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Je ne suis pas un héros … Une belle promesse de comédie dramatique. Un avocat anonyme dont la vie s’effondre littéralement sous le poids d’un faux diagnostic médical. Autant vous dire que ce film commence sur un sujet potentiellement très juteux : comment l'erreur médicale peut transformer un quidam en star du jour au lendemain. Mais est-ce que le film arrive à tenir la distance ? Pas vraiment.
Rudy Milstein, le réalisateur, lance son film avec une idée de départ assez brillante. Mais rapidement, on comprend que l’objectif de cette comédie, c’est surtout de regarder Louis, incarné par Vincent Dedienne, jouer à la roulette russe de la notoriété malvenue. Et là, dès les premiers pas du film, on remarque un petit défaut. Pas que le film soit mauvais, mais il manque ce grain de folie qui aurait pu transformer ce prétexte en une satire cinglante de notre époque obsédée par l’image et la reconnaissance sociale. Mais non. Milstein semble se contenter d’une exploration trop sage, trop académique. Le tout manque de piquant.
Parlons des acteurs maintenant. Dedienne, dans le rôle de Louis, a l'air de s'être levé un matin et de s’être dit "Tiens, je vais jouer un avocat sans saveur". Le personnage n’a pas beaucoup de substance, ce qui n’est pas la faute de Dedienne, qui fait de son mieux. Mais le rôle de Louis, à part porter un costume et regarder le monde d’un air ébahi, n’offre aucune vraie dynamique. Il semble toujours hésitant, presque figé dans sa propre comédie intérieure. Et si Louis fait pâle figure, c’est surtout parce que Nakache et Poésy, qui jouent ses deux complices respectivement en collègue cynique et en amie plus piquante, apportent plus de vivacité mais se retrouvent limitées par un scénario un peu trop fainéant. Elles jouent bien, c’est indéniable, mais le script ne les pousse jamais au-delà de la surface.
On en arrive à la réalisation. Milstein, avec son style fluide mais sans éclat, semble avoir peur de déraper. Il aurait pu plonger dans un rythme effréné, avec des scènes qui se jouent du comique de situation, mais non, on est là, dans un film presque trop respectueux de sa propre structure. C’est un peu comme si le réalisateur avait mis un frein dès que le film devenait potentiellement intéressant. Résultat : on passe de moments sympathiques à d’autres un peu trop convenus, où les dialogues bien écrits sont parfois noyés dans une direction trop lisse.
Et les dialogues, parlons-en. Quelques répliques intelligentes, une pincée de sarcasme ici et là… Mais c’est tout. On attendait plus de mordant. Pourquoi ne pas utiliser l’humour noir pour vraiment tirer sur ce faux héros ? Pourquoi ne pas secouer un peu cette histoire de faux malade ? Ça aurait pu être tellement plus corrosif ! Mais à la place, c'est une comédie un peu trop sage, qui hésite entre dire quelque chose et rester politiquement correct.
Bref, "Je ne suis pas un héros" est un film qui se regarde sans déplaisir, mais qui laisse un goût de "pas assez". Pas assez osé, pas assez audacieux. Ça n’est pas mauvais, c’est juste un film qui passe sous les radars, celui qu’on oublie facilement après le générique. Si vous aimez voir des acteurs talentueux qui s’efforcent de faire briller des personnages trop conformistes, vous apprécierez. Sinon, ce film est un peu comme un gâteau sans sucre. Ça a l'air sucré, mais au fond, il manque le petit quelque chose.