Aux confins de l'existence et de la solitude

Après nous avoir donné tant de divertissement bas de gamme aux travers de ces films originaux, la plateforme Netflix a finit par se réveiller, en donnant la possibilité à Charlie Kaufman de réaliser une adaptation d'un roman. En chantier depuis plus de deux ans, c'est en ce 4 Septembre que le scénariste du grandiose Eternal Sunshine of the Spotless Mind a aujourd'hui mis en scène un véritable bijou.

Alors que la bande annonce me faisait penser à un film profond mais surtout horrifique, il est en vérité plus approprié de ne pas vraiment s'attendre à un genre en particulier. En effet, Je veux juste en finir est une œuvre dont la ligne directrice n'est pas clair et net, puisqu'elle n'aura de cesse d'évoluer là ou l'on ne t'attend pas, et de changer régulièrement de genre. Entre discussions philosophique extrêmement profonde et bien écrite, huis clos horrifique ou séquence mémoriel étrange (qui rappelle d'ailleurs Eternal Sunshine of The Spotless Mind), le film n'a eu de cesse de me faire naviguer de la plus belle des manières entre ces genres brillamment maitrisés.

Mais il est clair que le côté "étrange" ne plaira pas à tout le monde, puisque "I'm Thinking of Ending Things" peut perdre son spectateur assez facilement. Il n'y a quoi voir cette intrigue qui ne nous met pas clairement les éléments de compréhension de son scénario sous les yeux, mais au contraire nous les mélangent sans cesse. A l'image du Mother d'Aronofsky, le long-métrage connaît un moment charnière à partir duquel il va complètement basculer, puis frénétiquement nous balancer les éléments qu'il souhaite à la tronche. Je peux vous assurer qu'une bonne heure après la visionnage, mon cerveau était en compote, littéralement assommé par ce qu'il venait de voir.

Mais me concernant, j'ai réussi à trouver une interprétation que je pense assez solide et dont je ferais peut-être part dans une vidéo sur ma chaîne si le temps me le permet.

Parlons enfin du jeu et de la direction d'acteur absolument formidable de l'œuvre. J'ai vraiment été complètement bluffé par les prestations des différents interprètes lorsque la folie nous est montrée. Il suffit de voir le repas après l'arrivée chez les beaux parents : Chaque acteur se donne pour rendre ce moment le plus étrange possible, et ça fonctionne du feu de dieu ! Alors bravo Jessie Buckley, vu dans la série Chernobyl, Jesse Plemons, vu dans Breaking Bad, David Thewlis, qui est ni plus ni moins que Remus Lupin mon personnage préféré dans Harry Potter, ou encore Toni Collette que j'ai vu récemment dans A Couteaux Tirés.

Il est temps pour moi de conclure en vous recommandant très clairement ce film, tout en précisant qu'il faudra être en forme et l'esprit disponible pour pouvoir l'apprécier. Loin d'être une œuvre détente, Je Veux Juste En Finir est avant tout un long-métrage psychologique et philosophique, d'une profondeur parfois renversante, qui nous touchera d'une manière subjective tant elle reste personnelle aux artistes qui sont derrière. Charlie Kaufman parvient à se jouer de nous de la plus belle des manières, et livre une œuvre qui, comme les personnages le disent au détour d'un dialogue "N'est pas un divertissement pré-mâché".