Je me suis souvent ennuyé, j'ai fini par m'endormir devant, c'est beaucoup trop long, affreusement mal rythmé et pourtant je pense qu'il faut absolument voir ce film et qu'il contient certaines des plus belles scènes de l'histoire du cinéma. Je ne vais dire qu'une phrase du film sur sa globalité : la forme expérimentale m'a empêché de pleinement m'intéresser au parcours du personnage et de sa famille mais je reste pris par cet espèce de cri de révolte punk et ses expérimentation, bref plus intéressé par son ambiance et ses tentatives formelles que par son intrigue minimaliste. Mais par contre j'extrais un tas de beautés de cette œuvre. On a la plus belle scène de dépucelage de l'histoire du cinéma tout en effets de transparences kaléidoscopiques qui bien qu'expérimentale reste touchante et incarnée, on ressent parfaitement la timidité du jeune homme et la sensualité d'une main qui caresse des fesses. Autre scène brillante à la fois drôle, parfois satirique parfois touchante une successions de petites annonces en plan rapproché, concentré de drôleries et de misères affectives. On a de nombreux monologues sublimes et d'une poésie folle, je retiens notamment celui d'un coréen qui exprime ses difficultés à prononcer certains mots japonais, l'humiliation que cela a représenté pour lui auprès de ses camarades et part sur une envolée philosophico-lyrique sur le concept du bégaiement montrant que tout bégaie le soleil, la paix, les frontières, le cœur, contrairement à l'ordre et l'obéissance qui sont fluides, je trouve ça d'une poésie totale. Puis la vision hallucinée d'un adolescent contemplant un planneur en feu comme la fin des illusions. Enfin le meilleur brisage du 4ème mur de l'histoire du cinéma avec celui de la Montagne sacrée de Jodo, plus beau et touchant que ludique puisque la réalité finit par se confondre avec la fiction, témoignage bouleversant sur l'expérience d'un tournage où on finit par ne plus savoir si on s'adresse à son père ou à un comédien. Puis cerise sur le gateau le plus beau générique de fin de l'histoire du cinéma avec Inland Empire : pas de texte, pas de dialogues, un travelling en gros plan sur l'ensemble des comédiens et collaborateurs qui ont fait le film, galerie de visages, beaux et expressifs comme le cinématon et même quand on ne se souvient plus du rôle joué dans le film chaque visage vient nous toucher une dernière fois.