John Rambo

Dans une certaine mesure, Stallone continue ici ce qu'il a commencé deux ans plus tôt avec Rocky Balboa. Transfigurer les mythes qui l'ont construit et leur redonner leurs lettres de noblesse. Bien qu'il tout au long de sa carrière participer d'une manière ou d'une autre participer à l'élaboration créative de bon nombre des épisodes de ces sagas, ce n'est qu'avec cette maturité qu'on lui connait désormais qu'il en magnifie l'image. Certes moins bien aboutie que Rocky Balboa, John Rambo, dans lequel Stallone insuffle moins de son expérience personnelle que de son goût du personnage, n'en reste pas moins dans la même lignée, aussi bien dans l'intention que scénaristiquement. La boucle est bouclée là encore. N'en déplaise à certains, et malgré les apparences trompeuses, ce dernier opus est moins complaisant dans la violence graphique que ne le le sont les deux précédents. Loin de magnifier l'image de la guerre, Stallone nous rappelle ici que la violence est dans la nature de l'homme et qu'il est vain de vouloir lutter contre elle, sans pour autant la justifier. Les humanitaires évangélistes en font d'ailleurs l'expérience en même temps que le spectateur. Le personnage de John Rambo se rend même d'ailleurs coupable de toute cette violence dont il est le principal acteur dans cette superbe séquence à la forge. Le métrage est donc parfaitement réussie, même si on aurait aimé une demi-heure de plus afin de mieux placer le scénario et quelques psychologies de personnages. Malheureusement tronqué par une séquence finale furieuse et pas toujours bien découpé.