Avec Jusqu'en enfer, Sam Raimi revenait à ses premiers amours, à savoir le film d'horreur teinté d'humour, comme le fut la saga des Evil Dead. Cette fois encore, le cinéaste parvient à instaurer des qualités dans une oeuvre au scénario assez basique. L'ambiance est vraiment sympa et le spectateur risque bien de s'y prendre facilement au jeu.
Toutefois, je vais revenir sur le défaut principal qui est quand même le scénario ou du moins la trame de l'histoire, beaucoup trop simpliste. Les ficelles sont connues et il ne faut pas être un génie du roman pour deviner ce qui se passera à la fin tant on le voit venir de loin. J'avoue que ça gâche un peu le plaisir car je trouve que Raimi parvient à donner un ton particulier au film réussissant parfaitement les moments d'horreur et ceux d'humour. Ce n'est toutefois pas les seules séquences de fin qui m'ont posé problème. Il y a par exemple celle du petit ami qui ne croit pas du tout le voyant et qui va d'un coup retourner sa veste. Le genre de situations qui m'énervent, tellement clichées... Le seul gros point positif du script, outre son second degré, est bel et bien la résonance faite à la crise économique et au système des prêts hypothécaires qui a secoué le monde ces dernières années.
Toutefois, comme je l'ai dit, il y a franchement loyen de bien se marrer dans ce film avec cette vieille sorcière tsigane qui, par exemple, recrache un chat, le gars posséder qui se met à danser dans les airs, etc. Raimi fait vraiment dans l'exagération pure (car l'héroïne tuera son propre chaton tout mignon) pour faire décompresser le spectateur. Car il faut aussi avouer que par moment, on est dans le frisson pur et simple et que Raimi fait pas mal monter l'angoisse. Certains passages font donc monter le tensiomètre.
Les acteurs sont sympas aussi et collent bien à l'ambiance qui se dégage. Cette dernière peut dire merci au travail opéré sur le son et sur la musique qui sont superbement élaborés. Raimi signe un film à prendre au second degré, donnant un bon moment de détente mais dont les limites du scénario se ressentent tout de même.
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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