Qu'est-ce à dire que ceci ?

Après deux mille ans d'attente, voici la suite de Kaamelott - Premier volet. Une nouvelle enthousiasmante, même si rapidement douchée par le fait que ce deuxième volet est en deux parties (ce qui nous oblige à attendre encore un an pour avoir le fin mot de ce fragment de l'histoire).

Pour être tout à fait honnête, je suis assez indécise quant à mon avis sur ce film. Je n'ai pas passé un désagréable moment : j'ai ri et souri à plusieurs reprises, il y avait quelques passages chouettes et de quoi émoustiller les pupilles et les esgourdes ; mais, il n'y a clairement pas de quoi se relever la nuit et un arrière-goût reste en bouche à la fin de la séance.

Essayons de structurer un peu cette critique et commençons par parler de l'histoire.

Eh bien, c'est compliqué puisque, comme spécifié au-dessus, c'est un deuxième volet d'une trilogie, qui plus est, coupée en deux parties. On le sait tous que les seconds films de trilogie sont le ventre mou de l'histoire (on connaît déjà les personnages, l'intrigue principale a déjà été lancée, l'univers est posé, etc.). Sauf que là, c'est un peu particulier parce que ce deuxième volet ne se raccroche pas plus que cela au premier : exit les Saxons, la quête du Graal et la Table ronde sont relancés par Léodagan, Séli et Bohort. On reboucle seulement avec le fait que Lancelot est toujours en vie et que Kaamelott est détruit. Donc, quelque part, c'est une nouvelle histoire qui commence. Et qui ne fait que commencer puisque le film est une première partie et s'achève au milieu de nulle part. Et, au milieu de tout ça, il y a deux sous-intrigues qui sont, étonnamment, bien plus intéressantes que la trame principale. Bancal et frustrant.

Les personnages, maintenant. Alors, comme beaucoup de gens ici et ailleurs, je trouve qu'il y a trop de personnages. Déjà, heureusement que j'ai revu le premier volet avant celui-ci, parce que j'avais oublié quasiment tous les nouveaux arrivés. Le souci, c'est que comme ils ont pris quelques années dans la vue, ils ont changé de tête en cours de route, ce qui n'aide pas vraiment à les remettre. Ensuite, il y a des nouveaux et beaucoup ne sont pas présentés et ça, c'est chiant (il y en a même un, qui était dans le premier volet, dont on ignore toujours l'identité, mais ça n'a l'air de déranger personne). Niveau attachement et empathie pour eux, on est au ras des pâquerettes. Puis, la grande majorité de ces nouveaux jouent comme des truelles. Ce n'est pas parce qu'on est influenceur ou qu'on fait partie du clan Astier qu'on joue bien. On en a la preuve à l'écran. Et enfin, à cette heure, ils sont sans intérêt. Leurs quêtes sont inintéressantes, leurs motivations sont absentes ou nulles et leur caractérisation est zéro. Je les ai déjà oubliés, ce sont des fantômes. Le seul ajout qui vaille la peine, c'est Conle le Fameux (les autres peuvent rentrer aux vestiaires).

La réalisation. Question paysages, effets spéciaux et musiques, je n'ai absolument rien à redire. On continue à se balader et à découvrir des lieux encore jamais traversés, avec même une balade en Islande de toute beauté et une aventure orcanienne donnant la chair de poule. Pour les effets spéciaux, nous sommes clairement montés en gamme et il n'y a pas de quoi en rougir. Un petit bonheur pour les mirettes. Concernant la BO, pas de fausse note au compteur, ça colle à la thématique et rien n'est venu écorcher mes tympans. Par contre, certains plans auraient mérité d'être plus posés et le montage est assez chaotique. On saute d'une équipe à l'autre très souvent, très vite et ça manque de fluidité.

Les dialogues. Très important, ça, les dialogues. Surtout pour une franchise comme Kaamelott qui est reconnue pour ses répliques aux petits oignons. Eh bien, comme pour le premier volet, c'est poussif. Par chance, Elias et Séli sont là pour rehausser le niveau, parce que les autres tirent la langue. Globalement, les anciens s'en sortent plutôt bien en termes de jeu, mais leurs textes ne sont pas plus glorieux que ceux des nouveaux. Ca manque de rythme, ça manque de pêche, ça manque d'intensité, ça manque de réalisme, ça manque d'émotions. C'est plat ou indigeste les trois quarts du temps.

La cohérence, pour terminer. Comme il n'y a pas réellement de fin à ce volet, il est difficile de déterminer si tout cela est cohérent ou pas. Cependant, il y a tout de même des incohérences notables, notamment pour l'équipe qui se rend en Méditerrannée et pour laquelle on a une véritable indication temporelle de la longueur de leur voyage. Et pourtant, d'autres personnages vont s'y téléporter en moins de deux à la fin du film, ce qui est parfaitement impossible. Idem avec une autre équipe, partie traquer un autre personnage, qui est ramenée en un clin d'oeil en Carmélide alors que les deux lieux ne sont pas côte à côte. Et enfin, l'équipe partie vadrouiller en Islande et dont on suit les péripéties en même temps que les autres alors que, compte tenu du temps qu'il faut pour y aller, c'est forcément décalé.

Malgré tous les points négatifs soulevés, je ne déconseillerai pas aux gens d'aller le voir. Essentiellement parce que les deux sous-intrigues en question sont, à mon humble avis, importantes à suivre (je suis sûre que dans tout le fourbi que Silas a ramené, il doit y avoir un truc qui va ressortir plus tard). Pour le reste, ce n'est que du remplissage pour l'instant. Du remplissage qui aurait pu facilement être amputé qui plus est. Bref, faites-vous votre propre opinion.