Kaboom par Gourgandine

L'univers visuel est exactement le même que celui de l'affiche : un style à la fois glauque et artificiel, aux couleurs splendides. Déjà, si on peut se perdre un peu dans l'histoire, si on n'accroche pas à la narration et aux péripéties loufoques, on reste quand même scotché à l'écran grâce à ses couleurs, à ce visuel qui frôle la perfection. Et puis un film très « teen-movie », où on baise dans tous les coins, qui se voit bientôt rejoint par d'autres éléments du genre nanars, dit aussi, plus gentiment, « pop-corn film ». Oui mais voilà : où la bizarrerie, le surnaturel, le tout sauf crédible passe, il n'est pas évident que la qualité trépasse ; C'est ce que nous rappelle Gregg Araki, avec du kitch en veux tu en voilà, du bisexuel « parce que ça fait vendre », des gens beaux et tatoués, des orgies pour les mêmes raisons, mais aussi les thèmes de sectes, de complot mondial, d'élu, quelques idées de films d'horreurs et paranormaux de séries B... et ce bloubiboulga énorme et grotesque tend vers le sublime, et le touche du doigt. Parce qu'ici tout est mélange astucieux de second et de premier degré tellement bien assumés, allant jusqu'au bout du trip. En voilà du génie, aboutissant à cette fin magistrale totalement « WTF », où tout explose en un grand « KABOOM ! ».