LAYER CAKE, le premier film de Vaughn, m'avait bien enthousiasmé dans sa volonté de croiser le film de gangster fun avec un aspect un peu plus sérieux, traitant le drame avec intelligence et ne minimisant pas la violence qui pouvait s'en dégager. Je n'avais pas vu STARDUST qui ne m'intéressait pas outre-mesure (et du coup je le regrette un peu, je vais tâcher de vite le découvrir), mais en apprenant qu'il s'était attelé à l'adaptation de ce comic book vraisemblablement culte, je n'ai pu que m'impatienter. Et autant le dire de suite, l'attente valait la peine, KICK ASS est une petite bombe, fantastique d'un bout à l'autre. Un film de et sur les superhéros. Un concentré de cinéma ultra jubilatoire. 1h50 de bonheur total, qui passe sans ciller de la teenage comedy au véritable film de super héro archétypal pour partir dans le revenge movie, le drame pur et enfin et surtout l'actionner de malade mental. Et surtout Vaughn n'a pas peur d'y aller franchement sur toutes ses séquences. Ses scènes d'action sont brillamment mises en scène et n'hésitent pas à partir dans le gore qui tâche (entre le type qui se fait plomber la mâchoire, celui qui finit dans un micro-onde géant et l'autre qui finit broyé dans une presse à voiture, le film n'est pas spécialement tendre avec la bande de bad guys imbéciles que l'on peut y croiser). En plus (et ça ça doit être la british attitude), ses choix de bande-son tapent tous dans le mille et donnent au film une patate monstrueuse (de la baston sur Omen de Prodigy, ça envoie le boulet sévère. Et même quand il fait son Tarantino en plaçant du Morricone sur une grosse séquence d'action furieuse, ça marche du tonnerre de Dieu).


Mais pour mieux contrebalancer ces moments de furie, KICK ASS est avant tout un vrai film de personnages. Des êtres attachants, qui ont chacun une histoire à raconter. Le perso principal, conscient de son état "d'average guy" et qui va se retrouver bien vite avec des responsabilités qu'il n'attendait pas. Ce père veuf (Nicolas Cage, dans son meilleur rôle depuis bien longtemps) chargé d'élever sa fille tout en fomentant des plans de vengeance. Ou encore cet autre ado, qui veut à tout prix suivre les traces de son truand de père. Chaque personnage dans ce film se voit gratifier d'un background un peu plus intéressant que la moyenne, dépassant, à mon sens, les interrogations souvent basiques qui peuvent animer certains de ces super-héros. Ou disons plutôt que la somme des personnalités de chaque "héros" donne à l'ensemble un ton plus adulte et surtout plus captivant que pas mal de film du genre sortis ces dernières années (finalement, un peu comme le faisait Layer Cake face à Snatch ou Arnaques, crimes et botanique, qui étaient, il faut se le rappeler, les premières productions de Matthew Vaughn avant qu'il ne passe à la réal).

Bref, entre Big Daddy, Hit Girl, Red Mist (Christopher "McLovin" Mintz-Plasse !!) et surtout Kick Ass, c'est l'occasion de se trouver face à une bande de super-héros totalement autres et surtout ultra attachants.


Si Matthew Vaughn n'avait pas réalisé un carton monstre avec son précédent film, STARDUST, en revanche KICK ASS a le potentiel de faire péter le box office et d'entraîner une grosse réaction en chaîne de film immédiatement culte. Il y a, dans ce morceau de pellicule de fou furieux, un condensé de talent, de jubilation absolue et de purs moments de cinéma comme on rêverait d'en voir plus souvent.
Colqhoun
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le 6 août 2010

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