Je pensais avoir affaire à un Hitch eco+, et c'est tout l'inverse.
L'Art de séduire est l'un des rares films que je trouve trop court. Si on peut malheureusement entrevoir, ou au moins supposer, la fin de l'intrigue assez vite, et qu'il contient quelques clichés un peu nuls
(en l'occurrence, le fait qu'en fin de compte le type rejette la fille qu'il aimait à la base pour se pencher vers celle qu'il rejetait à la base)
j'ai été séduit par les personnages, un fait assez rare pour être noté, m'intéressant beaucoup plus à l'intrigue en général (c'est un peu comme pour les BD, je ne m'attarde que trop rarement sur les dessins au profit du scénario).
Outre les deux Vénus, j'ai été assez touché par les deux personnages masculins principaux, et – fait quasi-inexistant! – ai pu me reconnaître entre eux. "Entre", c'est le mot parfait : sans rentrer dans les détails, j'ai le sentiment, à l'heure actuelle, de me sentir plus en confiance que JF au début du film, mais moins, beaucoup moins, que son patient. Mes progrès personnels se reflètent à travers ces deux personnages, et me montrent mon passé et mon futur (enfin presque, il abuse un peu à draguer tout ce qui bouge y compris les femmes de ses potes, nous sommes d'accord).
Mathieu Demy a d'ailleurs un don pour jouer le manque de confiance en soi, même si ce n'est pas parfait, on le ressent très facilement.
Tout comme l'évolution, de son personnage, où il est d'abord très peu sûr de lui quand il parle à Julien, puis qui prend le dessus lors de la scène sur les quais.
Le film joue plus ou moins bien avec les oppositions, les paradoxes. C'est déjà visible dans le pitch du film : le psy qui n'arrive pas à régler ses propres problèmes (à tel point que sa pote lui conseille d'aller consulter!) et son patient qui précisément a le problème inverse.
Ajoutons à cela le fait que justement, c'est JF qui tente de payer son patient ; le style (vestimentaire) d'Hélène et son intérieur, ou encore cet intérieur très classique (qui n'est que du faux, d'ailleurs) avec les substances d'Hélène.
J'y vois plein de justifications, outre le fait de pouvoir accentuer la dimension comique du film, et même en faire sa base.
Un point en moins est dû à mon manque de compréhension de la symbolique des poissons. Si je trouve ce film en DVD un jour, je ne manquerai pas d'aller voir les bonus ou le film commenté, en espérant qu'il y ait quelque chose du genre dedans (apparemment, il n'y a qu'un making of et une entrevue du réalisateur, je suppose qu'il parle des poissons dedans quand même). C'est pour le moment l'un des seuls détails, avec à certains moments une ambiance assez pesante, qui me fait penser que ce film est une sorte de mini-introduction à ce que j'appelle le film d'auteur accessible au public, c'est-à-dire pas trop perché ou élitiste.
Faisant désormais partie de mes films de référence, pour une fois que des personnages me touchent beaucoup, j'hésite à le mettre dans mon Top 10. J'estime quand même qu'il y a mieux, le scénario pêchant un peu malheureusement, donc je préfère ne pas l'y mettre pour le moment.