Je l'avais dit en rentrant de Deauville, L'échange (Changeling), c'est de la bombe baby. Bon ok, ce n'était pas vraiment en ces termes que j'avais alors évoqué le film, mais qu'importe, l'impression qui dominait alors était celle d'un excellent film, au scénario captivant, à la mise en scène sublime et à l'interprétation vibrante. Il suffisait de voir la foule qui se pressait pour cette avant première du "dernier Clint Eastwood", la signature qui augure un bon film, pour comprendre que nous avions affaire à du lourd. Du très, très lourd.

Los-Angeles, 1928. Christine (Angelina Jolie) est une mère célibataire élevant seule son fils Walter. Comme chaque matin, elle l'accompagne à l'école, puis part rejoindre son travail de surperviseur pour une compagnie téléphonique. A son retour, Walter est introuvable. Des recherches s'engagent alors, mais en vain. Neuf mois plus tard, la police de Los-Angeles, critiquée dans la presse pour ses méthodes musclées et sa légendaire corruption, lui annonce que son fils a été retrouvé.

S'ensuit alors un drame magnifique, ou Christine ne reconnait pas l'enfant qui lui est apporté comme étant le sien. Devant la presse, poussée par l'officier de police Jones (Jeffrey Donovan), elle pose en esquissant un sourire satisfait. Mais pourtant elle insiste : ce n'est pas son fils. Gênée, la police tente de la raisonner, mais face à elle se tient une mère qui ne reconnaît pas son fils. Pour étouffer l'affaire, et rester sur l'image d'un succès dans la presse, Christine sera internée. Commence alors pour elle un long calvaire, ou elle sera aidée par le révérend Briegleb (John Malkovitch).

Tirée d'une histoire vraie, ce scénario est horrible : il réussit à nous faire bouillir, nous transmettre une rage ineffable que l'on est obligé de garder pour soi en serrant les dents, nous contentant de regarder, impuissants, le triste sort de cette jeune femme qui fait les frais d'une campagne de réhabilitation d'une police sans foi ni loi. Ce personnage, qu'interprète avec brio Angelina Jolie, nous ne suivons du début à la fin, dans la souffrance, l'humiliation, puis la vengeance. Savoureuse. Malgré une seconde partie légèrement moins rythmée, L'échange est un film à voir, sans conditions.
Lubrice
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Inspiré de faits réels...

Créée

le 28 sept. 2010

Critique lue 541 fois

1 j'aime

Brice B

Écrit par

Critique lue 541 fois

1

D'autres avis sur L'Échange

L'Échange
SUNSELESS
8

Le Juste.

Angelina Jolie endosse le rôle principal. Méfiance et mauvaise impression. Au début on regarde dubitativement, douteux et suspicieux. On se dit qu'elle n'est pas parfaite, qu'elle n'a pas ce charme,...

le 19 nov. 2011

36 j'aime

2

L'Échange
Electron
7

Critique de L'Échange par Electron

Un film dans lequel je ne suis rentré que très progressivement. La reconstitution d'époque est soignée. L'histoire ne surprend pas trop au début, parce que c'est un film de Clint Eastwood dont on a...

le 28 août 2012

34 j'aime

8

L'Échange
cinemusic
10

Ce n'est pas mon fils!

En 1928,Christine Collins(Angelina Jolie) élève seule son fils Walter.Un soir quand elle rentre de son travail,elle constate qu'il a disparu.Après 5 mois d'enquête la police lui ramène un petit...

le 22 juin 2020

23 j'aime

7

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

48 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime