Lors du naufrage d'un paquebot en pleine mer, Alec, jeune garçon d'une dizaine d'années, est sauvé par un magnifique cheval, un étalon noir. L'enfant et l'animal échouent sur une île déserte, où ils vont tenter de s'apprivoiser l'un et l'autre...

Cette production de Francis Ford Coppola est un petit bijou, sous-estimé à sa sortie en 1979 et d'une richesse incroyable.

Dès l'ouverture du film, le charme agit: la musique envoûtante composée par Carmine Coppola nous enveloppe et nous hypnotise (ses inspirations tour à tour orientales, celtiques ou folk étonnent et enchantent).
Les premières images laissent sans voix: la superbe photo de Caleb Deschanel est d'une beauté à couper le souffle, et le visage du jeune acteur Kelly Reno, qui exprime beaucoup en faisant très peu, est superbement mis en lumière. La séquence de la tempête, violente et oppressante (saluons également l'excellent travail sur le son) est un exemple de virtuosité: la vision de l'étalon secourant le garçon est inoubliable...

...Tout comme la scène, extraordinaire, où Alec apprivoise l'animal sur la plage: C. Ballard, le metteur en scène, ne précipite pas les choses, conserve une distance tout en conservant un regard intense et très poétique. Montage, photographie, musique, interprétation...tout concourt à faire de ce moment un miracle de beauté. Les mouvement conjugués de l'enfant et du cheval sont une danse, un jeu, une séduction réciproque...qui aboutissent dans cette première course sur le sable, splendide, formidable de rythme et de lyrisme.

La deuxième partie du film (le retour et la réadaptation d'Alec au monde "civilisé") ne fait pas oublier ces premiers instants magiques; au contraire, réalisation et montage conservent toute leur fluidité, leur harmonie, nous offrant même de trépidantes accélérations (la course finale nous paraît aussi excitante et exaltante que si nous étions au cœur-même de l'action, auprès d'Alec et de Black).

Avec beaucoup de pudeur, de retenue, d'intelligence et de savoir-faire, l'équipe artistique impliquée dans cette adaptation du roman de Walter Farley sont parvenus à créer une œuvre délicate et néanmoins puissante, qui se vit comme un voyage éphémère, étourdissant vers nos rêves les plus fragiles.
Frankoix
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le 10 juil. 2010

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