Le grand vide
Aller au cinéma voir un film de Jan Kounen ne correspond pas à ma définition du plaisir cinéphilique : depuis sa ridicule attaque contre les Cahiers du Cinéma, utilisés comme papier toilette dans son...
Par
le 30 oct. 2025
15 j'aime
2
Un film existentiel ou un spot publicitaire pour Mir couleur ?
Jan Kounen s’est dit : “Tiens, si je faisais réfléchir les Français sur leur place dans l’univers, mais avec Jean Dujardin en short, coincé dans une cave ?” Et voilà comment on se retrouve avec L’Homme qui rétrécit, un film entre la métaphysique de comptoir et Chérie, j’ai rétréci les gosses sous Prozac. Le début te vend du rêve : tempête cosmique, mystère scientifique, ambiance Lovecraft du pauvre. Mais très vite, le film devient une sorte de thérapie filmée, avec voix-off pseudo-profonde qui t’explique que “l’homme est une poussière dans l’infini”… Merci Paulo Coelho, on avait deviné.
Jean Dujardin, plus petit que jamais mais toujours plus grand acteur que tout le monde
Faut le dire, Dujardin, il s’en sort. Même quand il mesure dix centimètres et qu’il se bat contre une araignée géante, le mec reste crédible. Il a ce talent rare : jouer le désespoir existentiel tout en hurlant contre une punaise de lit. On sent qu’il s’est donné à fond, qu’il y croit à son aventure intérieure. Le souci, c’est que Kounen, lui, veut absolument en faire un manifeste philosophique sur la condition humaine. Résultat, on se tape des monologues façon Interstellar narrés par un mec qui rétrécit au fur et à mesure, jusqu’à devenir une voix d’assistant vocal.
Des effets spéciaux corrects, mais pas de quoi repeindre le plafond
Visuellement, c’est propre. Trop propre même. Les effets numériques font le taf, les décors géants sont crédibles, mais rien de transcendant. En 1957, on flippait pour de vrai en voyant un type minuscule se battre contre une araignée. En 2025, on se dit juste “sympa, c’est bien fait”. Sauf qu’un film, c’est pas une démo Unreal Engine. Le danger, c’est que tout est tellement lisse que même les scènes de survie perdent leur tension. Quand tu veux me vendre du drame existentiel, faut que je sente la crasse, la peur, la sueur — pas un plan de pub pour Ikea version Lilliput.
Kounen philosophe, ou l’art de parler dans le vide intersidéral
Le problème, c’est la voix-off. Elle est partout. Elle commente tout. Même les silences. T’as l’impression que le film a peur que tu penses tout seul. Alors il t’explique : “L’homme n’est rien face au cosmos.” Oui, merci Jean, on a déjà vu 2001, l’Odyssée de l’espace. C’est pas parce que tu rapetisses que t’es obligé de me balancer trois heures de réflexions pseudo-new age. Le film aurait gagné à fermer sa gueule cinq minutes et à me laisser contempler le vertige. Mais non, Kounen veut philosopher comme un étudiant en master d’astrophysique sous LSD.
Une aventure qui avait tout pour être épique… et finit en séminaire de développement personnel
Il y avait matière à faire un film d’aventure viscéral, avec du danger, de la survie, du dépassement. Mais Kounen préfère l’introspection au mouvement. On voulait un héros qui se bat contre la nature, pas un mec qui médite sur le sens de la poussière. Le pire, c’est que la fin essaie de te tirer une larme sur la beauté de l’infini, mais t’as juste envie de gueuler “ok, t’es petit, maintenant ferme-la et écrase cette foutue araignée”.
Conclusion : un film minuscule dans ses ambitions, mais géant dans son ego
L’Homme qui rétrécit, version 2025, c’est comme un mec qui t’explique la vie pendant qu’il se noie dans son bain. T’as envie de l’aider, mais il parle trop. Techniquement solide, visuellement correct, porté par un Dujardin impeccable, le film se perd dans ses réflexions pompeuses et son absence de fun. La version de 1957 te faisait frissonner, celle-ci te fait bailler. Si tu veux méditer sur ta petitesse face à l’univers, regarde le relevé de ton compte bancaire, ce sera plus percutant.
Plus de critiques sur https://www.instagram.com/oni_s_reviews/?hl=fr
Créée
le 29 oct. 2025
Critique lue 2 fois
Aller au cinéma voir un film de Jan Kounen ne correspond pas à ma définition du plaisir cinéphilique : depuis sa ridicule attaque contre les Cahiers du Cinéma, utilisés comme papier toilette dans son...
Par
le 30 oct. 2025
15 j'aime
2
Pour le masqué, la paire Jan Kounen / Jean Dujardin, c'était le souvenir assez cuisant de l'adaptation de 99 Francs. Soit un Fight Club du (très) pauvre, avec un personnage ne suscitant que le dégoût...
le 26 oct. 2025
15 j'aime
Vu en AVP, en présence de Jan Kounen et de Jean Dujardin (qui a bien grandi depuis la fin du tournage).Déception pour ma part.Je n'ai pas retrouvé dans ce film ce que j'avais préféré dans le roman de...
le 20 oct. 2025
15 j'aime
1
La bande-annonce t’a menti, comme ton ex quand elle disait qu’elle t’aimaitAlors déjà, premier avertissement : si t’as maté la bande-annonce et que t’as vu Rami Malek fixer l’horizon avec un flingue...
Par
le 16 avr. 2025
3 j'aime
2
Cena, l'homme fort qui cherche son GPS comiqueJohn Cena, le colosse aux muscles saillants, tente de jongler entre le rire et les cascades dans "Freelance". Malheureusement, son sens de l'humour...
Par
le 5 déc. 2023
3 j'aime
1
Un Film qui Déchire, Littéralement!Qui aurait cru qu'un film d'horreur sur Thanksgiving pourrait être plus mémorable que ta grand-mère oubliant la dinde au four? Certainement pas moi, jusqu'à ce que...
Par
le 26 nov. 2023
3 j'aime