BTS médecin légiste en 2h12

Cut off est un thriller horrifique allemand et rien que l'association de ces notions suffisent à activer la curiosité de n'importe qui.

En posant son récit dans un cadre insulaire, froid, sombre, où les éléments se déchaînent, Christian Alvart montre qu'il maîtrise les ambiances inquiétantes. Changement de décor, changement de personnage, mais toujours aussi glauque car nous voici dans une salle d'autopsie. C'est ainsi que la narration va jongler en passe-passe entre ces deux espaces.

De là, l'intrigue met le pied sur l'accélérateur et nous sommes vite accrochés à chaque révélation qui viennent compléter le puzzle. Tout au long, nous sommes nourris par de magnifiques tutos sur le découpage de cadavres. D'ailleurs, je tiens à vous dire que plusieurs vocations ont germé dans la salle. Ces séquences, qui interpellent par leur réalisme, car le réalisateur met un point d'honneur montrer ce qu'il se passe habituellement hors-champ.

Comme cette insoutenable scène de viol ou ces innombrables séquences d'autopsie

Malgré une forme ainsi qu'une mise en scène bien ficelées, j'ai l'impression que le bat blesse ailleurs. Au fond, le propos central du film souffre d'un cruel manque d'originalité.

Faire justice soi-même, ne plus avoir confiance dans le collectif, la vengeance est un plan qui se mange froid... on connaît la suite.

Surfant sur l'imaginaire associé au monde du médecin légiste (on ne compte plus les fictions s'inspirant de ça depuis quelques temps), Christian Alvart arrive quand même à tirer sa maigre épingle du jeu en proposant quelque chose. Seulement, c'est la narration qui n'arrive pas à transporter le spectateur qui serait un peu trop habitué aux ficelles habituelles.