Troisième opus de « Harry, le charognard », L’Inspecteur ne renonce jamais n’est pas le meilleur des cinq bien sûr mais reste un excellent cru. Le renouvellement du genre par le premier n’est bien sûr plus d’actualité, la sauvagerie des antagonistes n’est plus aussi marquée et on a ici globalement tendance à commencer à parodier notre inspecteur aux méthodes expéditives.
Du coup, même si le ton demeure très sérieux puisque Harry affronte un groupe de terroristes qui, comme lors des deux premiers opus, ont pour objectif de faire trembler San Francisco, on ressent moins cette tension si particulière aux deux films précédents. La musique très jazzy de Jerry Fielding, qui remplace Lalo Schifrin, concourt à cette impression générale.
Reste que ce bon vieux Harry Callahan (et pas Callagan comme on l’a ici étrangement traduit) reste un personnage toujours aussi attachant. Avec ses punchlines (peut-être les meilleures de toute la série) toujours aussi mordantes (à l’adresse, notamment de son capitaine), avec ses façons très personnelles de remettre de l’ordre, on est assuré de passer un moment très agréable. La bonne idée du film est de lui avoir flanqué une femme comme second, ce qui ne manque pas de sel, même si, au fil de l’intrigue, on continue à adoucir les traits de caractère de notre bon vieux irascible inspecteur qui n'est plus aussi misogyne qu'on avait pu le croire.
La recette est donc désormais bien connue et, même si parfois on répète ce qu’on a déjà dit lors des deux premiers films et si on continue de modérer le propos pour rendre Harry plus politiquement correct, le tout se revoit toujours avec plaisir tant il est totalement inconcevable de mener aujourd’hui une telle entreprise, même si elle avait l’idée d’être empreinte de la plus grande ironie.