Entre autres choses, le cinéma permet de faire un bout de chemin avec des personnages que l'on n'aimerait pas vraiment rencontrer dans la vraie vie. Ceux de Calm with Horses sont plutôt bas du front, à commencer par le protagoniste principal du film, Douglas, un ancien boxeur qui n'a certainement pas lu Joyce et qui est devenu homme de main pour une bande familiale de trafiquants de drogue dans la campagne irlandaise. Le scénario n'a rien d'époustouflant mais il est irlandais donc rugueux, un caractère non compensé par un peu d'humour, ce qui est sans doute dommage. Sans être particulièrement séduit par Douglas, l'on ne peut tout de même s'empêcher de lui vouer un peu de sympathie, eu égard à la parcelle d'humanité qui reste en lui, malgré ses fréquentations, et à ses constants efforts pour ne pas être totalement un type haïssable, notamment pour la mère de son jeune fils. Le côté tragédie antique du film n'est pas désagréable in fine avec une réalisation sobre mais efficace qui n'en rajoute pas côté violence et semble déjà bien assurée alors qu'il ne s'agit que du premier long-métrage de Nick Rowland.qui s'est déjà fait la main sur 4 courts-métrages et plusieurs épisodes de séries. Les occasions de se frotter au cinéma irlandais sont plutôt rares alors, même si Calm with Horses n'a rien d'exceptionnel, cela vaut la peine d'y jeter un œil.

Cinephile-doux
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le 14 mai 2021

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Cinéphile doux

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