La Belle et la Bête
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La Belle et la Bête

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise (1991)

La Belle et la Bête. Un conte magnifique sur l'amour, la différence.
Une histoire porté à l'écran par Jean Cocteau, Christophe Gans et bientôt Bill Condon (et là j'ai une peur bleue).


La Belle et la Bête version Disney est maintenant un classique dont la qualité n'a même pas besoin d'être prouvée tant on pouvait apparenter le succès de sa sortie avec celui de La Reine des Neiges (après, je dis ça, je n'étais pas né). C'est frustrant de savoir que Kirk Wise et Gary Trousdale aient prématurément mit fin à leur carrière alors qu'aucun de leurs seconds films n'aient mérités leurs bides critiques (si seulement ils pouvaient revenir). Mais toujours est-il qu'on se souviendra d'eux pour ce film en particulier. La quintessence de la magie de Disney se trouve concentrée dans ce métrage d'animation avec pour thème une des plus belles histoires d'amour, celle impossible en apparence (et j'insiste sur le mot apparence).


Le Troisième Âge d'Or avait commencée avec La Petite Sirène et Disney marque un grand coup.
Et si il y a quelque chose qu'on peut concéder à l'animation traditionnelle du Troisième Âge d'Or, c'est qu'il ne vieillira jamais. Il arrive même encore à surprendre dans plusieurs moments du film. L'animation lors des chanson C'est la Fête, Humains à nouveau ainsi que Histoires éternelles sont magnifiques. Sans parler des scènes actives comme celle du combat contre les loups. L'animation est fluide et colorée.
Avec en plus des décors très imaginatifs (le château de la Bête est une merveille d'architecture) et une mise-en-scène soignée avec des jeux d'ombres bien utilisées.


Il y a les chansons composées par Alan Menken et Howard Ashman qui font partie des meilleures chansons Disney à ce jour. Je vous le dis, il est impossible de ne rien ressentir en écoutant C'est la Fête qui donne envie de danser ou Histoires éternelles qui laisse libre à la contemplation de la danse entre Belle et la Bête. Mémorables, rythmées et émotionnelles sont les maîtres mots des chansons de La Belle et la Bête.


Sans parler des personnages du film. Belle est immédiatement identifiable comme maligne, émotive, assidue et empathique. La chanson à son nom au tout début du métrage exprime son côté rêveuse et lectrice (ce qui aurait été mieux si les paroles de la chanson n'étaient pas à moitié masquées par le son de l'instrumental vraiment trop fort !).


Gaston est un gros macho chasseur prétentieux, imbu de lui-même, autoritaire, narcissique, manipulateur, bête, qui picole avec des abrutis le soir dans la taverne et qui trouve que les femmes (Belle en l’occurrence) doivent servir de bonniches. Bref: Tout ce que vous devriez détester. Il bénéficie de son corps d'athlète et il veut Belle parce que...je sais pas ce qui l'attire en elle mais il fera tout pour l'avoir. Quitte à faire du mal à tout ce qu'elle aime. Car dans le fond, c'est LUI le monstre.


Quant à la Bête, rien que son animation difforme dans l'ombre, l'architecture de son château de plus en plus sombre vers l'aile Ouest ainsi que l'introduction nous le font exister à nos yeux. Et plus tard, quand l'aspect menaçant disparais, il se révèle n'être qu'un prince rendu grognon et asocial par sa malédiction. Il se révèle même drôle quand il n'a aucun contrôle de la situation. Il est triste, désireux de se sortir de sa malédiction et finalement amoureux. Il en devient malgré sa condition le personnage le plus humain du film avec Belle (la preuve, quand vient la chanson Hier encore n'existait pas, c'est sa voix humaine qu'on entend).


Les personnages secondaires sont bons et mémorables, en particulier les serviteurs du château de la Bête: Big Ben stricte en horloge bien réglé. Lumière doux et coulant. Mme Samovar grande mère au cœur tendre et son fils la tasse Zip.
En tant que comics reliefs ils sont très sympathiques et décrochent tout l'humour du film. Mais quand je dis tout l'humour c'est vraiment TOUT l'humour. Etant donné que seul Gaston dans ses bouffonneries est le seul personnage qui fait rire sans être un comic-relief, Belle et la Bête sont sérieux et de ce fait, leur relation n'est que plus vraie au milieu de cette humour car ils sont les seuls personnages vraiment "humains" dans le film.


Et quitte à parler de l'humour. Il est souriant mais se limite à ça pour laisser place à l'aspect romantique de l'histoire. Seuls quelques plaisanteries des domestiques détendent l'atmosphère quand il le faut. Mais le gros défaut de cet humour est qu'il se lâche dans son dernier acte.


Durant l'assaut sur le château de la Bête. Et le film ne pouvait pas choisir de pires moments pour le faire. C'est censé être le moment où le drame, la peur et la colère doivent être à son paroxysme et on doit suivre des meubles combattre de manière burlesque des envahisseurs cruels, ce qui baisse la tension lancé par la chanson Tuons la Bête avant le combat final alors qu'il aurait fallu tout envoyer sans humour pour scotcher le spectateur de bout en bout.


Mais tout ça ne serait rien sans le point central du film: son histoire d'amour entre Belle et la Bête. On pourrait penser qu'un film d'1h30 ne parviendrait pas à la rendre crédible en partant du fait que la rencontre ne commence qu'à 20 minutes du film, mais pourtant le pari est amplement réussit.
Chaque moments entre eux font merveille. Leur histoire se suit avec attention et émerveillement. Chacun apporte à l'autre et chacun interagis de façon naturelle avec l'autre. Le tout rendu fluide par l'utilisation des chansons du film.


Et quand vient le moment du Bal avec la chanson Histoire éternelles qui permet de contempler toute cette émotion et cette amour rendue belle en un temps record. Comment ne pas être ravi en s'imaginant à ce moment-là que ça ne finirait jamais ? A tel point qu'on en est que plus attristé de voir que Belle doit partir et que la Bête que celle-ci a rendue aimable la laisse partir. Il y a tout dans cette scène: l'amour, le regret, le désespoir (j'ai failli verser une larme, c'est LA scène du film avec le Bal). Car on a tout vue à travers ces personnages qui rendaient cette histoire d'amour vraie et idyllique.


Et quand vient la fin, on a peur pour chacun d'eux (sauf pour les domestiques), rien que la scène des loups avait montré que la Bête n'était pas invulnérable et son combat contre Gaston nous fait ressentir de la peur tant l'issu est incertain quand nous sommes pris dans l'ambiance orageuse de la scène.


Tout ça pour finalement culminer vers le final tant attendu de la transformation de la Bête. Et le baiser de Belle avec le Prince. Une belle fin pour une histoire d'amour suivie jusqu'au bout.


Toute la magie de Disney du Troisième Âge d'Or accompagnée du talent de Menken, Keane, Ashman, Trousdale et Wise a su offrir l'une des plus belles histoires d'amour en animation rendant hommage au conte d'origine.


En espérant que le remake live ne rendra pas certaines chansons ridicules (puisqu'il semble être parti pour recopier purement et simplement le long-métrage d'animation). Il faudra espérer que le casting très alléchant pourra démarquer cette histoire en soignant les maigres lacunes que possédait le film que je viens de critiquer. Ce sera à voir. Mais en attendant, le film d'animation restera un chef-d'oeuvre à garder.

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le 11 avr. 2016

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Housecoat

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