Bon après un revisionnage, je me dois quand même de revenir, à contre coeur, sur ma note sans aucun doute excessive.

La classe américaine est un grand film par son concept, par la façon dont il a été réalisé. Pour ça il mérite vraiment d'entrer dans les anales de l'histoire cinématographique. Non pas que les détournements aient été inventés par Hazanavicius Mezerette, mais simplement qu'il s'agit de la première tentative de vraiment faire un long métrage de la sorte et de le diffuser à un large public (du moins à ma connaissance) ; en gros, la classe américaine est au détournement ce que deepthroat est au porno.

Le film est donc intéressant, mais il faut bien admettre que les auteurs n'évitent pas les erreurs ; le scénario alterne très bonnes et très mauvaises scènes ; certaines pourront vous faire hurler de rire, d'autre tombent complètement à plat. L'histoire aussi se dégrade au fil des minutes et sombre de plus en plus dans le n'importe quoi. Ca reste drôle, mais pas toujours palpitant.

Il n'empêche que le grand détournement reste une excellente réflexion sur le montage ; en effet, le traitement est aussi intéressant que ce que les russes ou la nouvelle vague ont pu faire dans le passé. Autre particularité, c'est ce double sens des images. Lors de ma première vision, j'ai ri sans connaître les films détournés ; lors de ma dernière j'ai pu repérer 60% des scènes et cela m'a fait rire, mais différemment. C'est assez étrange. Non pas que la connaissance des films désamorcent un certain sens de l'humour (je suis toujours fan des dialogues absurdes de ce film), mais le fait de savoir renforce ou détourne légèrement le gag. Car en plus de ces punchlines atypiques, le spectateur peut prendre d'autant plus de plaisir en se souvenant le contexte d'origine de la position des personnages. Cette particularité n'a pas lieu à chaque fois, car le duo d'auteur n'en détourne pas toujours le sens (comme la vallée de gwangi qui finalement raconte la même chose que dans le détournement à peu de choses près), mais lorsqu'elle a lieu, c'est encore plus fort!

Bref, le grand détournement est un bel effort, une belle réflexion sous forme de jeu. C'est drôle, c'est original, mais ça n'empêche pas l'histoire d'être parfois un peu trop longue, molle, mal rythmée. Enfin, comme l'humour geek, les blagues ne pourront séduire tout le monde, c'est un fait.
Fatpooper
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le 25 nov. 2012

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Fatpooper

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