La Dame, qu'a-t-elle oublié est le deuxième film parlant d'Ozu, et l'une des rares tentatives de pure comédie du maître. Et comme Bonjour, je n'ai pas accroché, sans savoir si c'est l'humour japonais d'alors ou seulement celui d'Ozu qui me laisse de marbre. Un seul exemple : un étudiant est engagé comme professeur de maths pour un collégien, mais il n'arrive pas à résoudre un problème, alors qu'un autre collégien arrive et fait l'exercice en 3 secondes top chrono. C'est amusant, mais pas besoin de faire une scène de 5 minutes sur ça à mon sens.
Dans cette histoire où une nièce libérée vient chambouler la relation de couple entre son oncle et sa tante, on retrouve les ressorts classiques d'Ozu sur la société japonaise, même avant la guerre : les relations entre générations (la tante s'habillant en habits japonais, la nièce en habits occidentaux, l'oncle oscillant entre les deux), les relations de couple (et pour une fois, une scène de violence conjugale, qui n'a plus le même sens aujourd'hui), et surtout l'alcool. Le tout dans une société qui respire l'insouciance, alors que ce ne sera jamais le cas pour tous les films pendant et après la guerre. Quelques bonnes trouvailles toutefois, en plus du style caractéristique d'Ozu, comme les scènes où l'oncle et la nièce se ressemblent de plus en plus, des habits aux mimiques.
Côté acteurs, les habituels pour l'Ozu d'avant-guerre : Tatsuo Saitô et Shûji Sano. Pour finir, les jeunes filles s'appellent souvent Setusko chez Ozu à cette époque, nom qu'il ne pourra plus reprendre après le début de sa collaboration avec Setsuko Hara.