Moins de deux ans après le gothico-surréaliste The Dream Child et son approfondissement du background de Frederic Krueger, Shaye &Co (New Line Cinema, donc) se décide à clore la longue saga de 5 films en 5 ans.


Mais devant l'accueil plutôt glacial du pourtant intéressant film de Stephen Hopkins (malgré des persos génériques et interchangeables), Shaye & Co décide de pondre une toute nouvelle histoire, qui oblitère totalement l'arc narratif précédent avec Alice (hérité du Dream Warriors de Chuck Russell).
Pourquoi ?
We'll never know...


Pourtant, une suite directe (soit canonique) du Nightmare part 5 avait été écrit: l'on y retrouvait le fils d'Alice Johnson (tuée off-screen par Freddy) Jacob, qui se retrouve dans une famille d'accueil (les Ross) et y rencontre d'autres jeunes: Karen, Scott, Gina (qui deviendra finalement Tracy).
Freddy sera alors vaincu par les âmes de ses victimes (Jacob, Wesley, Scott, Gina...) ainsi que par l'énergie de Karen via une illusion représentant le pire cauchemar de Freddy, son père adoptif abusif et ultra-violent, Mr Underwood...


Cet avant-derrnier script co-signé par Rachel Talalay et Michael Almereyda ne plut pourtant pas à Robert Shaye qui demanda une réécriture au futur CEO de New line Cinema, Michael De Luca en ayant dans l'optique d'utiliser le gimmick de la 3D.


Et c'est justement à cause de cette lourde 3D que le final du film sera aussi cheap. En effet, les coûts des caméras spéciales et les nécessités pour les employer privèrent le film d'effets visuels dans la tradition des Elm Street Movies.


Le film est-il mauvais pour autant ?


Main Title by Brian May (celui de Mad Max, pas le musicos de Queen):
https://www.youtube.com/watch?v=tAsS2jxaePE&list=PL7v_KFM4xhO2q35nfex_lFaKf4eYyuPZH&index=2


Dans le canon de la saga, oui, un peu.
Mais en tant que loner, pas vraiment.


Car oui, ce film peut être considéré comme un loner (épisode indépendant, pour ceux qui ne le sauraient pas) au vu de sa ré-orientation narrative.
En effet, il n'y est nullement fait référence à aucun des autres films (le cameo de Johnny Depp étant juste présent pour le fun, ce qui est ironique vu que River Phoenix mourra d'une overdose devant le Viper Room appartenant à ce même Johnny Depp moins d'un an plus tard...) et hormis, Freddy lui-même, c'est une toute autre réalité que nous avons là !


Cet ultime épisode de la saga dite classique (Wes Craven's New Nightmare étant à part) est donc une sorte de parodie cheap avec quelques moments fun.
En fait, j'apprécie le film jusqu'à ce que Maggie comprenne qu'elle est la fille de Krueger. Après, ça devient pas terrible...


Nous avons donc une introduction où l'on fait connaissance avec le jeune John Doe (puisque ne se rappellant plus sa véritable identité) qui enfile les cauchemars comme d'autres des perles.
C'est correct même si la première appartiion de Freddy est caricaturale et loin d'être effrayante (il chevauche un balai comme la sorcière de Oz et ricane comme tel).


Après on fait connaissance avec les djeuns du refuge qui sont des figures imposées (le laissé pour compte, l'enfant battu et la fille abusée sexuellement par son père).


Puis enfin vient le moment où toute cette troupe (feat. la psychologue Maggie) va faire un tour dans ce Springwood alternatif (tout comme la réalité de ce film au sein de la saga, donc) et cheap (on a l'impression d'être dans un village, alors qu'il est censé y avoir plus de 15.000 habitants...) et là, ça s'active enfin:



  • la séquence de la fête foraine est assez dérangeante de par son ambiance,


  • la mort de Carlos est non seulement inventive (sa surdité exploitée par ce vicelard de Krueger) mais aussi très fun (le même Krueger sautant et hurlant derrière un Carlos privé d’ouïe),


  • quant à Spencer, il se retrouve littéralement absorbé par une télé au son du trippant In A Gadda Vida de Iron Butterfly (j'ai d'ailleurs découvert cette chanson mythique grâce à ce film...) et se retrouve au sein d'un jeu de plateforme joué par Freddy himself où le jeune homme se retrouve face à son père pixelisé (Be like me !) tandis que son "lui" réel saute et se comporte comme son perso vidéo (sans oublier la private joke "Power Glove", se référant à celui de Nintendo)


  • la séquence où Tracy défonce la tête de son père avec une bouilloire (un effet de montage très chouette),


  • ainsi que la mort de John Doe (Do you think I'm your Daddy ? Wrooong !!!) qui s'écrase sur un chariot hérissé de piques métalliques que Freddy vient juste de pousser avec beaucoup de (faux) efforts (celui-ci brise d'ailleurs le quatrième mur puisqu'il feint d'être claqué en regardant droit dans le cadre).



On le voit, hormis quelques sujets de fond (le vécu difficile des jeunes, la perte de mémoire, le traumatisme d'être l'enfant d'un dégénéré), ce Final Nightmare est bien plus une comédie horrifique qu'autre chose.
Les SFX sont pas trop mal (bien que le make-up de Freddy himself soit trop "toc" au rendu final) mais ne sont qu'une très faible partie de ce film (au contraire des épisodes précédents).


Bref, malgré le final franchement moyen, je m'amuse toujours autant à le voir, d'où la note et le coup de cœur.
Pour autant, je ne l'intègre pas dans la saga en tant que suite.


Why Was I Born by Iggy Pop (End Credits version)
https://www.youtube.com/watch?v=p-bxiCp6rJ0

Créée

le 18 juin 2019

Critique lue 451 fois

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The Lizard King

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