Peter Hyams et Arnold Schwarzenegger se vautre dans un récit maléfique boursouflé que les nombreuses explosions ne viennent pas dynamiser.
Voilà le grand retour de l'acteur autrichien le plus célèbre face au diable en personne. Notre bon Schwarzie compose une sorte de super agent de sécurité, devenu alcoolique suite à la mort de sa femme et de sa fille. Sa solitude le mène au combat ultime : il doit bouter Lucifer de notre belle planète. « La Fin des Temps » s'ouvre par un flash-back nous plongeant dans les années 70. Le Vatican vient de déterminer le jour qui doit voir la naissance de la future mère de l'Antéchrist. Plus tard, quelques jours avant le passage à l'an 2000, Satan s'offre le corps d'un quidam (Gabriel Byrne) et doit absolument féconder l'élue (Robin Tuney) la nuit du 31 décembre 1999, mais cette dernière trouve de l'aide auprès de Jericho Cane (Arnold Schwarzenegger), bien décidé à ne pas se laisser ennuyer par le Diable.
Malgré un prologue réussit où l'on voit Udo Kier égorger un serpent sur un nourrisson et la fabuleuse prestation de Gabriel Byrne qui incarne un démon lubrique, sadique et déterminé, « La Fin des Temps » sombre très vite dans les profondeurs abyssales d'un scénario réactionnaire et d'une surenchère d'effets gratuits. Peter Hyams s'attarde sur son héros, un bodybuildé à l'âme pure, qui n'a que sa force physique et sa culpabilité à opposer aux forces des ténèbres. On revient toujours au canevas bon contre méchant et aucun cliché ne nous est épargné. Lucifer fait tout péter sur son passage, le sauveur supporte tous les coups qu'on lui inflige avec une sorte de sainteté déplacée. Le scénario en fait même un martyr grâce à un douloureux passé et à son alcoolisme : il se permet de refuser de la drogue sous prétexte qu'il boit. Mais ce n'est là qu'un exemple de l'humour douteux que distille le film. Le pauvre Schwarzie se retrouve une nouvelle fois avec des dialogues d'une platitude déconcertante. Il jure comme un charretier pour défier le Mal et se voit littéralement crucifié. Cette image biblique pour évoquer la douleur physique semble tout droit sortie d'un film sado-masochiste des plus vulgaires : comme s'il fallait souffrir pour être vainqueur des forces obscures ?
Bref, « La fin des Temps » est d'une bêtise monumentale et prouve une nouvelle fois qu'Hollywood n'a rien compris au fantastique.