Dans un décor lovecraftien, Michael Mann tente une réflexion sur la nature du Mal, son origine et la fascination qu’il suscite. À travers un film expressionniste d’une inquiétante étrangeté, il explore les ténèbres de la psyché humaine. Avec les codes du fantastique, entrelaçant seconde guerre mondiale et horreur, le Mal est figuré par une créature vampirique, cachée dans les profondeurs de la forteresse. Alors qu’elle prétend défendre les habitants du village face aux SS, dotée de pouvoirs infinis, elle se nourrit de la substance humaine, des corps que des âmes. Cette créature maléfique imaginée par Enki Bilal métaphorise la nature du nazisme, du fascisme. En face de la créature maléfique, une sorte d’archange descendu du ciel, cherche à la détruire.
Si le film est maudit, c’est parce qu’il a subi des mutilations cinématographiques. Le montage initial de trois heures trente, voulu par le réalisateur, est amputé d’une heure et demie. Ellipses, faux raccords se succèdent. Malgré de très belles scènes, le déroulement du film déconcerte devient confus en perdant de sa cohérence.