Le célèbre auteur de pièces de théâtres célébrant les caractères provençaux rend ici hommage à son père instituteur, Joseph Pagnol, strict, d’abord sec mais sensible. Enfant, Marcel se loge au fond de la classe, en l’absence de sa mère, couturière. Il apprend ainsi à lire tout seul et fait l’honneur de sa famille. Naît son petit frère Paul, la tante Rose se marie avec Jules et Marcel se dévergonde aimablement dans son village d’alors, Aubagne, avec la jeune Lili.
L’éducation stricte n’est pas privée d’affection. Telle est somme la morale de ce premier roman autobiographique en forme d’hommage, parfaitement restitué ici.
La découverte de l’existence au sein d’une famille simple, assez stricte mais aimante sert ou suffit à s’épanouir. Cet hommage à un mode d’éducation, à l’instruction publique du début du XXème siècle, aux petits plaisirs de la vie qui s’ouvre à soi à l’enfance, alors qu’elle semble aussi interminable que l’espace immense, d’autant plus dans la campagne provençale, où odeurs, faune et flore ne manquent pas de variétés. L’interprétation impeccable, la restitution de ces décors magnifiques donnent l’impression d’être immergée dans cette histoire, désormais plus que centenaire, placée dans un terroir bien spécifique. C’est dire la jolie tournure qu’a pris cette adaptation d’un roman déjà savoureux. Ce film est chaudement à recommander.