Charlie Wilson, sénateur américain, a pris conscience d'une chose dès le début de l'invasion russe en Afghanistan : c'était l'occasion rêvée pour affaiblir durablement l'URSS. Partant de ce postulat historique, Mike Nichols déroule un biopic assez drôle, mais convenu sur la forme. La majeure partie du film montre le travail mené par Wilson pour accroitre les livraisons d'armes aux Moudjahidines, en passant par des États-écrans (Israël, Égypte, Pakistan). Il ne cache pas le grand échec final : aucun fond n'a pu être débloqué pour l'éducation en Afghanistan, après le départ de l'URSS.
Un film, c'est un contexte. En 2007, les USA sont en Afghanistan, et rien ne préfigure la déconfiture de 2021. Découvrir ce film en 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie, lui donne une toute autre résonance. On voit bien qu'à chaque char, hélicoptère ou avion russe abattu, ce sont des millions de dollars qui partent en fumée. Aujourd'hui, pas de mystère. Les États-Unis soutiennent l'Ukraine, et on comprend aisément qu'à plus ou moins long terme, la Russie perdra énormément dans cette affaire.