Noir de HAINE, Blanc de HAINE
LA HAINE sortis en 1995 à cannes a provoqué une réaction forte dans le cinéma par son réalisme et son refus des concessions dans sa mise en scène. Le scénario est Inspiré d'une bavure policière qui s'est passée à Paris devant avant le tournage, dans un commissariat du 18e : Makomé, un jeune homme de 17ans, alors qu'il était menotté à sa chaise, a été tué d'une balle dans la tête par l'inspecteur qui l'interrogeait. Kassovitz s'est alors demandé comment le flic a t-il pu ressentir une telle haine pour sortir son flingue, même si c'était juste pour l'effrayer, armer le chien et lui tirer une balle alors qu'il ne pouvait se défendre.
LA HAINE est un film social. Au début, sur de vraies images d'archives montrant des manifestations qui dégénèrent, on entend une chanson de B.Marley intitulée Burnin'&Lootin' (Bruler&Piller). Marley dit que tout ce qu'il demande c'est le respect, puis combien de temps il va falloir pour pouvoir parler aux gens compétents et que par manque de respect de leur part ce soir ils vont bruler, piller. Une chanson qui en dit long sur le métrage à venir.
Ce film s'empare pourtant du thème de l'exclusion sociale et des banlieues françaises d'une manière si manichéenne qu'on peut-être profondément attristé par la porté du message. Là où un film comme American History X réussit à montrer que la haine de l'autre est à double sens ( noirs haineux qui tuent le père de Derek puis haine de Derek pour l'ensemble des personnes de couleur noire ) , celui-ci se contente de présenter les choses de manière tout sauf nuancée : d'un côté il y'a les gentils jeunes de banlieues qui, bien que parlant très mal, sont les victimes d'un système qui les excluent et contre lequel ils ne peuvent que subir, de l'autre côté vous avez le mal absolu incarné par les policiers qui ne sont plus, dans la vision de Kassovitz, des gardiens de la République voulant assurer la sécurité des personnes, mais des espèces de tortionnaires haineux et décérébrés. Ce film devient ainsi un plaidoyer pour les jeunes de banlieue qui souhaite répondre à l'image véhiculé par la télévision (on le voit bien dans une scène où une journaliste stigmatisent à la sauvette les trois personnages).
Un film choc, utile, qui ne laisse indifférent mais dont la portée politique est insuffisante même si reste un bon classique du cinéma. Regrettable dans le partie pris, Extraordinaire dans la mise en scène.
Noir de HAINE, Blanc de HAINE