Là-haut est le dernier long métrage de Pixar, après des hits comme Le Monde de Némo, Les Indéstructibles, Ratatouille ou Wall-E[1]. Cette fois, les célèbres studios d'animation nous entraînent dans une maison volante (grâce à des milliers de ballons) vers l'Amérique du Sud, en compagnie d'un vieux bougon adorable[2] et d'un jeune « explorateur de la vie sauvage » pas aidé par son cerveau, à qui on voudrait mettre des baffes,ce qu'on ne ferait pas, pris de pitié par sa naïveté innocente de gamin de neuf ans.
Tous deux vont vivre de folles aventures, pas tant pendant le voyage jusque dans l'hémisphère sud, vu qu'il doit durer trois minutes à tout casser dans le film, mais plutôt une fois à destination. Ils y feront la connaissance d'une espèce de grand oiseau qui semble être le fruit du croisement entre une autruche et de Bip-Bip[3], et surtout d'une meute de chiens sur qui repose une bonne partie du ressort comique du film. Dug, l'espèce de golden-retriever empâté et stupide, est aboslument hilarant.
En dehors de l'aspect humoristique, Là-haut est un film émouvant. Les premières scènes en feraient presque donner la larme à l'œil.
Donc Là-haut fonctionne bien. C'est un bon film où l'on ne s'ennuie pas, où l'on rit, où les personnages sont sympathiques, les acteurs impeccables, même Keanu Reeves/Christian Bale[4][5]. Moi, le prochain Pixar, j'irai le voir, parce que si c'est Pixar, c'est que c'est bien ![6]
Sauf que... Là-haut est en 3D, ce qui est plus ou moins une arnaque. La 3D est souvent une arnaque, car peu de films sont en réalité réalisés pour être vus en trois dimensions, même si les réalisateurs affirment le contraire (comme pour Coraline), ou alors ils sont mauvais, comme Voyage au centre de la Terre car le film devient un prétexte aux scènes en trois dimensions. Dans Là-haut, il y a inexistence de scènes où le public voit des objets sortir de l'écran, ce qui est plus ou moins l'intérêt de la 3D. Elle donne dans ce film seulement une meilleure impression de profondeur qui ne vaut sûrement le petit supplément sur le ticket d'entrée pour la location des lunettes en plastoc pourries qui permettent de ne pas voir le film en flou (enfin les scènes où il y a de la 3D). Sans parler du fait que les filtres qui constituent les verres d'icelles ont la fâcheuse – et inévitable – tendance à obscurcir l'image, ce qui n'est pas sans déprécier la qualité visuelle du film.
La solution : adopter la méthode du JRMLELS3D (Je Retire Mes Lunettes Entre Les Scènes 3D). Pas très pratique, mais tellement efficace. Ou alors, ne plus allez voir les films en 3D avant que la technologie soit vraiment au point, ou meilleure...[7]
Bon, en conclusion, Là-haut c'est quand même bien. Mais pas la peine d'aller le voir en 3D pour le savourer.
[1] Comme le seul autre Pixar que j'ai vu jusqu'à maintenant est Le Monde de Némo, vous ne lirez pas dans cet avis des arguments limites comme « c'est du Pixar, donc c'est bien ». Encore une fois, mon indépendance affective à l'égard des réalisateurs et producteurs du film et mon cynisme naturel seront seuls maîtres à bord.
[2] Oui, les vieux bougons sont adorables. Pourquoi, sinon, le personnage de Clint Eastwood dans Gran Turino serait-il si sympathique ? Plus tard, quand je serai grand, je veux être un vieux bougon.
[3] Ce qui explique sans doute la première réaction de rejet en ce qui me concerne lorsque la créature fait son apparition. Oui, je rêve d'un Bip-Bip bouffé par Coyote. Coyote est malin, ingénieux, courageux, mais n'a pas de chance. Bip-Bip est un abruti d'oiseau arrogant, qui tire la langue en plus, ce qui est mal élevé. Mais cela est une autre histoire...
[4] Si, si, il y a Keanu Reeves/Christian Bale dans le film. Je vous laisse deviner : personnage en costard, lunettes noires et surtout, air inexpressif.
[5] Je n'arrive plus à dissocier Bales et Reeves, tant le premier arrive à égaler le second dans la maîtrise du non-jeu d'acteur (confère les avis sur Le Jour où la Terre s'arrêta, Terminator Renaissance et Public Enemies).
[6] Merde, je l'ai dit !
[7] En voilà une idée qu'elle est bonne...