La Main du diable est l’adaptation par Maurice Tourneur d’une nouvelle de Gérard de Nerval (La Main enchantée) publiée en 1832. Basé sur le mythe de Faust, le drame est transposé dans les années 40 et raconte l’étrange destinée d’un peintre sans grand talent.
Un script qui reste avant tout divertissant et fantastique. Tourneur bénéficie des moyens conséquents de la Continental.
Le récit adapté de Nerval est franchement fantastique sa mise en scène se rapproche parfois de la comédie.
L’histoire raconte comment un artiste vend son âme au Diable pour connaître la gloire. C’est dans ce mythe que repose tout le caractère fantastique du film et non dans la représentation satanique qu’il en donne.
Le pacte scellé par Roland Brissot (le héros) avec le Diable est le moteur de l’intrigue et de l’angoisse du spectateur. Plus le drame progresse, plus le destin de notre héros semble inéluctable et tragique.
Le Diable prend l’apparence d’un petit bourgeois vêtu de noir certes, mais n’ayant pas la moindre expression satanique. Il communique toujours avec le sourire, sans élever la voix et en s’inclinant devant ses interlocuteurs.
Pierre Fresnay réalise une interprétation fiévreuse du personnage de Roland Brissot. Capable de jouer le séducteur et l’homme traqué avec un naturel convainquant, il impose son charisme sans la moindre difficulté et donne corps à ce héros.
La main du diable allie subtilement le mythe de Faust aux résonances fantastiques à la situation de la France en 1943. Sans être un film d'horreur, La main du diable peut être terrifiant car il renvoie à nos désirs de réussite les plus sombres. Le tout est porté par une photographie sublime aux accents expressionnistes.