La première heure m’avait presque arraché un brin de bienveillance pour un genre qui d’habitude me laisse à peu près indifférent. Un début presque comme un roman de détective, une auberge isolée, un scientifique mystérieux qui enquête sur la présence d’extra-terrestre, un écrivain et sa maitresse qui débarque à l’improviste.
D’autant qu’on est sur une île, qu’il fait très chaud et qu’on transpire ce qui fait déjà trois points communs avec ma situation.
Bon dès le départ ça ne respirait pas vraiment la débauche de moyens mais, tout mauvais public que je sois, je veux bien admettre que dans le fantastique, les plus fauchés valent parfois mieux que les grosses productions. C’est un heureux hasard donc que, par manque de moyen, le film nous épargne le spectacle des extra-terrestres pendant sa première partie. Heureux hasard parce que leur apparition à l’écran constituera un point de non-retour ferme et définitif, comme on va le voir tout à l’heure.
Ainsi, les attaques des aliens ne sont que suggérées, dans les yeux remplis d’horreur de leurs victimes quelques secondes avant qu’elles n’exhalent leur dernier souffle. Ce qui se répète trois ou quatre fois, dans des situations différentes, mais fait que le film se suit, bon gré mal gré, parce qu’on veut savoir qui se cache derrière ces attaques…
Mais la magie s’arrête brusquement dans le dernier quart d’heure quand on aperçoit enfin ces bestioles. Peut-être est-ce à ce moment que mon capital sympathie s’est épuisé tout à fait ? Mais je pense surtout que la vision de ces extra-terrestres, quelque part entre le soufflet au fromage et l’œuf au plat, a fait s’écrouler ce qui restait de l’intrique. Difficile de compatir à l’effroi des personnages après ça.
Je crois que cinq minutes de grâce peuvent sauver un film de l’ennui, je crois aussi qu’à l’inverse, cinq dernières minutes ratées enterrent définitivement un film même jusque là relativement honnête. Autant vous dire qu’on joue ici dans la seconde catégorie.