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Bien que complètement de fiction, le film est largement autobiographique dans la mesure où on peut dire que Marceline Loridan-Ivens n'est en fait jamais "sortie" mentalement ou plutôt n'a jamais réussi à "sortir" des camps d'extermination situés en Pologne. Le scénario imagine le retour au camp de Birkenau cinquante ans plus tard d'une survivante réfugiée aux Etats-Unis …

L'intéressant bonus du DVD évoque la genèse du film où l'idée a mûri de très longues années. Au départ, l'idée était plutôt de faire un film métaphorique "histoire de feu" qui peu à peu s'est transformé en un film sur un inévitable retour au camp avec l'idée d'une réappropriation du passé et de faire le deuil de son père, mort dans le camp mais aussi de son mari Joris Ivens.

Le tournage a commencé par une découverte du camp avec une vision globale que la survivante à l'époque ne pouvait absolument pas avoir, tout étant sinistrement balisé.

Le film est donc une fiction sur la rencontre de deux êtres que tout oppose viscéralement. Anouk Aimée dans le rôle de Myriam, rescapée des camps qui revient mais ne se retrouve plus alors que les souvenirs affluent, et August Diehl dans le rôle d'Oskar qui porte un fardeau terrible puisqu'il est le petit-fils d'un nazi qui a contribué à la création de ces camps de travail et d'extermination.

Anouk Aimée. À l'origine, le rôle devait être tenu par Marceline Loridan elle-même. Pour diverses raisons dont en particulier la distanciation entre le travail de réalisation et le tournage, le choix se porte sur une actrice n'ayant pas connu l'horreur des camps. Mais, c'est en quelque sorte la force de ce film d'avoir permis un passage de relais, une transmission de la souffrance et du souvenir qui prend alors une véritable valeur symbolique.


JeanG55
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le 26 juin 2023

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