La Place du Mort avance à pas feutrés, mais finit par toucher juste. C’est un western moderne teinté de road movie et de drame humain. Pas de rebondissements artificiels ni d’effets tape-à-l’œil : le film parle avant tout de personnages, de blessures non refermées et du lien fragile qui se crée lorsqu’un père doit protéger sa fille sans vraiment savoir comment s’y prendre.
Taron Egerton est impressionnant. S’il laisse entrevoir par moments un héros d’action en devenir, ce sont surtout ses silences et ses failles qui marquent. Son personnage est imparfait, parfois perdu, souvent maladroit — et c’est précisément ce qui le rend crédible.
La grande révélation vient d’Ana Sophia Heger. À son âge, livrer une performance aussi maîtrisée est rare. Elle évite toute surenchère émotionnelle et transmet énormément par les regards et les silences. Une interprétation qui annonce un avenir prometteur.
La mise en scène est sobre et assurée. La violence est brève, maîtrisée, jamais complaisante. Le film évite le piège du mélodrame et préfère laisser émerger une émotion sincère. Les larmes sont là, mais elles naissent d’une vraie empathie.
Un film dur, tendre et profondément humain, qui reste longtemps en mémoire après le générique.