La Porte du paradis par drélium
Reconstitution époustouflante, photo de rêve, paysages somptueux, mise en scène perfectionniste à l'extrême, fumée et poussière comme vivantes, Far West inconnu et resplendissant d'authenticité, tronches locales en pagaille, dernière heure et demi folle furieuse, furie totale palpable, acteurs confirmés...
Non, le problème, c'est que Michael Cimino veut nous faire le même coup que Voyage au bout de l'enfer, attendrir puis choquer, mais cette fois-ci on le sent bien trop venir et ça pèse de tout son poids tout le long. Déjà, c'est carrément 2h00 pour commencer où il ne se passe quasiment rien. Je veux bien tout, j'adore Voyage au bout de l'enfer, mais il y a des limites. Ce n'est pas que c'est interminable non plus, c'est encore autre chose...
L'histoire est pourtant grave et témoigne d'une réalité historique importante à mettre en lumière. Mais purée, que c'est inintéressant quand on a aucun attachement particulier aux personnages. Je n'ai absolument rien ressenti pour eux. A vrai dire, ils m'ont plus saoulé qu'autre chose alors qu'ils jouent bien et que je les apprécie tous généralement. Une impression de celle qui se rapproche des Moissons du ciel (s'il y en a qui voient ce que je veux dire...), sauf qu'ici ils sont tous bien meilleurs acteurs. N'empêche que le trio amoureux est totalement désincarné, aucun n'a l'air de se sortir les tripes. Qu'est-ce que c'est mal équilibré et froid tout de même... On voit bien tout le poids de la réalisation et du réalisme historique qui pèse sur l'unité dramatique et la portée des personnages. Et la version plus courte ne change rien, bien au contraire, c'est encore plus bancal et poli au possible.
Je trouve pourtant des similitudes avec "Requiem pour un massacre" ou "Pat Garrett et Billy le Kid" mais niveau puissance, rien à voir.