La Première Étoile par Brice B
Sorties de quelques exceptions, les comédies françaises tournent toujours autour du même niveau, oscillant invariablement entre le lourd et le médiocre, incapables de fournir de vrais efforts. C'est un peu le cas de cette Première étoile, qui d'ailleurs n'en mérite pas beaucoup plus, de Jean-Baptiste Lucien (la voix française de Will Smith) qui signe là sa première réalisation.
Jean-Gabriel est sûrement un bon père, mais c'est un peu un looser. Pas vraiment que ce soit sa faute, non, juste qu'il est le papa-pote qui adore ses enfants, aime sa femme, mais a la maturité d'un hétérosexuel des années 70, c'est-à-dire un sens des responsabilités proche de néant, et une très lointaine idée de ce que "maturité" veut dire. Dans son couple, on ne roule pas sur l'or, et c'est bobone qui galère pour nourrir la famille, quitte à chaparder un peu de nourriture pour remplir le frigo. Pendant ce temps, notre ado de quarante ans se la coule douce au PMU où il perd sans peine le peu d'argent qu'il arrive à gagner, quand il s'active.
Sur un coup de tête, il promet à ses enfants de les emmener au ski. Grosse erreur ! Déjà sur la paille financièrement, Jean-Gabriel va galérer pour réunir de l'argent, trouver une location, trouver des tenues, louer du matériel, trouver un moyen de transport, ... Lasse, sa femme le mettra au pied du mur : assez de promesses non tenues. Il se démerde pour emmener les enfants au ski, et après, elle se casse. Pour la remplacer ? Eh bien, il n'a qu'à emmener sa mère ! Entre deux plans foireux, la petite famille réussira à arriver vivante au ski et à s'amuser un peu. Enfin...
La première étoile a du potentiel, vraiment. Les acteurs sont crédibles, Jean-Baptiste Lucien dégage une aura humaniste et cool qui donne envie d'être un de ses potes, et n'est finalement pas trop à sa place dans le costume de ce père de famille irresponsable. Pour une fois, la moue dépressive d'Anne Consigny tombe à pic, et elle fait une mère blessée tout à fait crédible. Rien à redire du fils, interprété par Jimmy Woha Woha, un nom pas possible mais une bouille prometteuse qu'on avait aperçu dans Regarde-moi (2007) d'Anne Estrougo.
Le vrai rôle "marrant" qui sauve un peu le film et le spectateur d'un ennui profond face à une histoire sans surprise, est attribué à Firmine Richard, la mère antillaise totalement déjantée, dont je suis tombé amoureux. Si le film vous tente... hum... attendez que France 2 le diffuse !