Une découverte pour moi ! …

D'abord le titre : c'était beaucoup trop simple pour nos géniaux distributeurs français de juste traduire le titre anglais ; il leur a fallu aller trouver une rose (c'est qui ?) et une flèche (c'est quoi ?). Et je m'abime d'ailleurs, depuis, dans d'intenses réflexions pour essayer de comprendre le probable sens caché du choix des deux mots … D'ailleurs si quelqu'un a la solution, qu'il n'hésite pas, je suis preneur …

Ensuite, voilà un film qui ne commence pas très bien et qui se poursuit nettement mieux et se termine très bien avec beaucoup d'émotion.

Il ne commence pas très bien. C'est l'histoire du siège du château de Chalus qui se situe à mi-chemin entre Périgueux et Limoges où le roi Richard Cœur de Lion a été tué (ou mortellement blessé). Rien à dire sur ce fait historique mais le film présente le château au milieu d'un désert tandis que dans la réalité, c'est plutôt une région boisée. Mais surtout, le film démarre façon Monty Python avec trois pelés et deux tondus pour faire le siège d'un château en ruine, une catapulte incapable d'envoyer une grosse pierre et un résident du château rigolard et fantomatique. C'était bien parti pour ne pas le faire …

Il se poursuit nettement mieux : en effet, ce sont les retrouvailles de Robin (enfin libéré de sa servitude envers Richard Cœur de Lion) et de Marianne. C'est aussi les retrouvailles avec les anciens compagnons de Robin des Bois et de la forêt de Sherwood. Vingt ans ont passé mais l'amour est toujours là. Même si côté Marianne, c'est un peu grognon au départ, ce qu'on peut comprendre aussi.

Quant à la fin, elle est extrêmement belle et tiendrait presque, si je me laissais aller, du "Tristan et Yseut" …

J'ai bien aimé la musique aussi qui met un peu de nostalgie dans tout ça.

Mais je me rends compte subitement que je n'ai pas parlé du casting extraordinaire.

Robin, c'est une espèce d'Errol Flynn qui aurait bien vieilli, un peu moins intrépide (quoique) et devenu fataliste. Il porte la barbe, symbole de sagesse … A suivre Richard Cœur de Lion et à guerroyer ici et là pendant vingt ans, il n'a pas perdu son âme (il refuse d'exécuter l'ordre du massacre inutile du château de Chalus) et il n'a que des regrets dont celui d'avoir dû laisser Marianne au pays si longtemps …

Robin, en fait, c'est un toujours excellent Sean Connery ; côté âge, on y est presque, en 1938, Errol Flynn avait 28 ans et en 1976, Sean Connery avait 46 ans soit 18 ans de plus … Et puis, il sait parler aux femmes lui au moins … Alors qu'il porte dans ses bras Marianne pour traverser une rivière, il lui avoue "vous avez pris quelques kilos" …

Et Marianne qu'on avait quitté avec les traits d'Olivia de Havilland, on la retrouve ici avec le toujours beau minois d'Audrey Hepburn. Ses yeux, ah ses yeux, sont, comme toujours, aussi magnifiques. On ne voit qu'eux lorsqu'elle porte le voile qui lui masque son visage… Un régal lorsqu'elle apparait dans le film dans son rôle de femme sereine, beaucoup plus mûre et tellement pleine d'un amour insatisfait mais toujours présent.

Moi qui ne connais que le film de 1938, mon mètre étalon en matière de "Robin des Bois", je trouve que le choix de Richard Lester est très bon et plein de signification.

Dans le reste du casting, on note la présence de très bons acteurs comme Richard Harris dans le (court) rôle de Richard Cœur de Lion et Robert Shaw pour le shérif de Nottingham qui va régler un dernier compte avec Robin des Bois …

Anecdotiquement, la reine Isabelle d'Angoulême, épouse de Jean sans terre, est interprétée par Victoria Abril (qui avait alors 16 ans pour un rôle de 12 ans).

Au final, c'est un film original sur la vieillesse des héros qu'on a bien aimé autrefois. Une réalisation pleine de nuances et techniquement réussie (en 1976, le numérique n'était pas encore passé par là et on a droit à des étendards ou des fanions qui flottent naturellement). Une réalisation qui laisse une petite place à l'humour au milieu de l'émotion.

Et puis le duo Sean Connery / Audrey Hepburn est si glamour !!!


JeanG55
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le 9 janv. 2023

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JeanG55

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