L'Ennemi invisible
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Le sujet des militaires de l'opération Sentinelle à Paris constitue le coeur du récit de La troisième guerre réalisé par Giovanni Aloi. Ces hommes et ces femmes patrouillent dans les rues, les centres commerciaux, les gares, fusils mitrailleurs à la main, dans le but de protéger contre une menace invisible et imprévisible. Celle du terrorisme. Après s'être beaucoup renseigné, le réalisateur part donc à la rencontre de ces personnes qui s'engagent dans l'armée et qui ont pour mission d'arpenter les rues de la capitale, sans rien faire sinon rester à l'affût d'une éventuelle menace. Le quotidien de ces soldats est décrit par les yeux du personnage de Léo, qui vient juste de finir ses classes. Au rythme de journées répétitives et calmes, l'ambition première de la jeune recrue s'estompe pour laisser place à une frustration grandissante, qui, petit à petit, se transforme en paranoïa... L'atmosphère est pesante et la photographie froide d'un Paris hostile participent à une tension plutôt efficace et anxiogène. Anthony Bajon, en jeune loup assoiffé d'action, Karim Leklou, en soldat sanguin et aguerri, et Leïla Bekhti, en chef de brigade contrarié forment le trio de tête de cette guerre sociale, psychologique, informelle et incomprise. Si le sujet est accrocheur, et que le réalisateur semble maitriser son sujet, il n'est pas pour autant dénué de clichés et d'idées reçues. Aucun virage du scénario ne m'a vraiment surpris. Du moins au début et dans son développement. Je trouve que ça aurait pu aller encore plus loin et chercher dans les extrêmes émotionnels et psychologiques de ces cerveaux si formatés. Là, ça reste un peu en surface, à la manière d'un bon compte rendu... Mais j'avoue avoir été emporté par la fin, bonne acmé qui mixe film de guerre et thriller paranoïaque. À travers un regard neutre, le réalisateur pose néanmoins de bonnes questions. Quelle est la nature profonde de l'armée française ? Pourquoi s'engager ? Qu'est-ce que ces hommes et femmes y cherchent et y trouvent ?...
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le 2 oct. 2021
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