C'est peut être, et même très certainement, le premier film qui m'a autant touchée. Celui-ci s'inscrit dans l'Italie du XXème siècle, le régime fasciste alors en place s'allie à Hitler et envoie en masse les personnes juives dans des camps de travail, de concentration.


Parmi les déportés se trouvent Guido et son fils. Leurs vies avaient cependant relativement bien commencé. En effet, d'heureux hasards couplés à son audace avaient permis Guido de conquérir le cœur de la femme de ses rêves, sa princesse, Dora.


Etre ému par un film portant sur la seconde guerre mondiale, ses horreurs, ses actes inhumains et la monstruosité des camps de concentrations cela va sans dire, mais La Vie Est Belle ne joue pas dans le pathos et ce n'est pas ce côté-là qui ressort du film. Oui car ce film ressemble davantage à une tragico-comédie, menée par le talentueux jeu d'acteur de Roberto Benigni incarnant un personnage quelque peu déluré qui s'efforcera tant bien que mal d'entretenir ce trait de caractère pour ne pas inquiéter son fils.


Selon moi, la beauté de ce film et également son génie, proviennent de l'association antagoniste entre d'un côté de l'horreur la plus absolue, incarnée par la monstruosité vécue dans les camps, montrée dès le départ par l'entassement de milliers de personnes dans des trains dans des conditions plus déplorables qu'aurait du bétail aujourd'hui, puis par la vision du travail pénible, dans des conditions inhumaines, par la faim omniprésente ou encore les chambres à gaz dans lesquelles les plus faibles sont exécutés en premier, et d'un autre côté la bonté humaine. Car en effet, l'exemple du père surpassant ses propres peurs, masquant ses inquiétudes, s'efforçant de rester fort pour rassurer son fils, lui inventant un jeu pour lui rendre la vie plus facile, pour qu'il ait un but, une raison de vivre et de se battre ou encore de la femme et la mère, dont l'amour absolu la pousse à rejoindre, volontairement, le camp, sont autant de preuves qu'il existe quelque part une forme de bonté humaine. La sublime musique qui rythme le film ajoute d'autant plus l'intensité aux sentiments suscités par ces deux côtés.


Je ne pense pas qu'il soit possible de ressortir indemne du visionnage d'un tel film, je ne peux pas imaginer que quelqu'un ait été capable de ne rien ressentir à la suite de celui-ci. Courage, amour, dévotion et espoir, c'est ce que retiendra Josué des traits de son père, ceux-là mêmes qui ont maintenus le petit garçon en vie.

El_A
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le 15 nov. 2015

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El_A

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