Voilà un étrange objet filmique qui m’apparaît clairement en avant-garde du wokisme, j'entends: C'est pas terrible, c'est plat et on s'ennuie mais on peut pas le dire parce qu'il y a du queer, des roulades de pelles gay, des lesbiches, des mecs avec des iroquois, et la zik de Bashung qui triomphe sur scène à la fin en donnant le maximum de lui-même. Et donc, on va passer pour un gros relou de ringard de facho si on a à redire, donc c'est cool.


L'allégorie parabolique d'un "Jésus chez les punks" version post-apocalyptique avait à-priori un potentiel élevé pour verser dans le comique, la farce, un peu comme quand le même combat des vampires. Ce n'est pas le cas ici. Au contraire, on est paradoxalement très sérieux, un peu trash mais très sérieux, d'un sérieux mystique et iconoclaste, au delà du fait que l'équipe de tournage s'est sans doute bien marré, éclaté, défoncé. On dirait que chaque scène commence par un "Bon allé, sérieux maintenant, on tourne pour du vrai".


Avouons que, bien que musicalement Bashung en était à une de ses périodes les plus créatives, son jeu d'acteur laisse, comment dire ...perplexe. Pour lui donner la réplique et s'agiter autour de lui, il y a un cruel manque de naturel, les pros font leur show, les autres font semblant de le faire. Tout apparaît très théâtral et volontairement bordélique, avec en plus, une bonne couche d'involontairement bordélique. Par-exemple, les figurants qui font semblant d’être affairé à quelque-chose le font plutôt mal, on dirait que leur nombre (assez fourni) se suffit à lui-même, que c'est déjà super qu'ils/elles soient là et que, on verra bien au montage...


On peut sentir dans le film une grande liberté trash et LGBTiQetc comme dans le propos mais aussi l'académisme des dialogues appris par cœur qui souffre ici d'un sur-doublage général. Ou encore, l'académisme du montage, qui sans-doute en fait du cinéma et avec la musique de "Play et blessure", sauve le projet. C'est donc un bizarre objet filmique, comme un cri de liberté qui se fait contrainte...

tobor
3
Écrit par

Créée

le 6 mai 2022

Critique lue 98 fois

1 j'aime

tobor

Écrit par

Critique lue 98 fois

1

D'autres avis sur Le Cimetière des voitures

Le Cimetière des voitures
Neubauten
2

Play voitures

(Télé)Film de Fernando Arrabal avec Alain Bashung. La curiosité était là. Todor a bien résumé le truc, je vais pas le paraphraser. A une époque où il était à fond et où, même mes parents achetaient...

le 24 avr. 2023

1 j'aime

Le Cimetière des voitures
tobor
3

Oh oh, ça sent le Jodo !

Voilà un étrange objet filmique qui m’apparaît clairement en avant-garde du wokisme, j'entends: C'est pas terrible, c'est plat et on s'ennuie mais on peut pas le dire parce qu'il y a du queer, des...

le 6 mai 2022

1 j'aime

Le Cimetière des voitures
Fatpooper
6

Le concert de Jésus

Un peu étrange ce film. Je l'ai lancé sans trop rien en savoir. Après un bref regard sur sa filmo, je vois qu'il a collaboré avec Jodorowski : logique. Le scénario est intéressant pour son concept...

le 10 juin 2017

1 j'aime

Du même critique

The Signal
tobor
2

Quel signal? de quoi? C'est "Invasion des mutants robots E.T gentils et même un peu cons"

Pour tenter d'éviter de se tromper, "The signal" se contente de ne rien dire. On sait, on comprend, vu l'affiche, qu'il y a un mystère sous-jacent, quelque-chose, mais: se dévoilera-ce...

le 7 août 2014

24 j'aime

21

Retour vers le futur
tobor
5

Ruteur vers le foutur

Je viens de voir ce film qui semble aujourd'hui enrobé de la précieuse aura de "film culte"! Certes, c'est un pur produit du marketing qui faisait peut-être mouche en 1985 laissant un effet...

le 30 sept. 2013

19 j'aime

35

1985
tobor
7

1984+1

Il est assez inattendu de trouver une série belge de ce niveau ! Sous différents angles, que sont la photographie, le jeu, le rythme, la crédibilité et le sujet en lui-même qui ouvre sur différentes...

le 4 mai 2023

11 j'aime