Le Cinquième Élément par ngc111
Comme quoi Luc Besson est capable de créer des films agréables, jamais des chefs-d’œuvre, certes, mais des divertissements réussis où les personnages sont attachants (Léon par exemple) ou simplement drôles (comme ici Korben ou l'animateur radio). Le réalisateur, comme s'il avait conscience de ne pouvoir proposer plus, s'en tient à raconter une histoire simple, manichéenne (ridicule diront certains), mais sans jamais sembler la prendre au sérieux. Ainsi les méchants sont effectivement grotesques (Zorg et les guerriers à l'allure porcine) et le seul Mal absolu est finalement quasiment absent des débats ; il en ressort une légèreté qui s’accommode d'un scénario qui autrement en ressortirait inutilement prétentieux.
De même les phases d'action sont expédiés avec une brutalité accouplée de vannes ou effets comiques simples mais efficaces comme pour ne pas s'imposer pompeusement au spectateur et risquer de l'assommer sous un déluge de feu et de sang. Là encore le tout est traité de manière risible, en témoigne ces séquences de baston avec baffes et coups dans l’entre-jambe.
Cette mesure dans la prétention, cette ambition point trop élevée est au final l'atout du film, car il sait viser juste et se montrer efficace dans le rythme et la simplicité de ses dialogues et séquences d'action toujours matinée de comédie. Il faut aussi convenir que l'univers futuriste est bien traité, intelligemment présenté de manière concise, aguicheur par certains de ses gadgets, donnant une personnalité à un film qui aurait pu craindre d'en manquer.
Il est toutefois dommage que le personnage interprété par Milla Jovovich soit relativement en retrait par rapport au reste du casting, se faisant voler la vedette par pas mal de seconds couteaux (le prêtre notamment).
Sur la fiche des divertissements réussis, nul doute que Le Cinquième Élément voit sa case "validation" cochée ; quant à celle des grands films, c'est une autre affaire bien entendu.