L'amour, ça brûle

Un journaliste se rend en Sologne dans un hôpital psychiatrique afin de rendre visite à son ex-épouse, une célèbre actrice soignée pour une dépression. Mais la présence de cette dernière cause des remous, notamment la venue d'autres journalistes, et l'agacement d'une autre patiente, une jeune femme, pyromane, qui séduit le journaliste et après mis le feu à l'établissement, décident de fuir à travers la forêt.

La cinéphilie est comme une jungle sans fin, à dénicher encore et encore des pépites soi-disant perdues, et Le coeur fou est de ceux-là. Totalement invisible depuis des décennies, au point qu'on a cru le négatif était perdu, Le chat qui fume a retrouvé et restauré cette parle rare dont le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle divise.

Je pense que Fabrice Du Welz a sans doute connu et aimé ce film, car c'est sans nul doute une des influences de Alléluia, qui racontait lui aussi un amour fou sous fond d'incendies. Mais Le coeur fou a pour lui quelque chose de l'ordre de l'abstrait, avec une image constamment filmée en grand angle avec des filtres pour donner un aspect éthérique, et quelque chose de très beau qui sont ces multiples plans de soleil passant à travers les arbres, quand le couple prend la fuite sous le regard des gendarmes. Le duo vedette est incarné par Michel Auclair et Eva Swann quand l'actrice vedette n'est autre que Brigitte Auber.

On aime ou pas, mais Le coeur fou se veut matriciel des films où la forme a une importance comme les giallos, ou qui a sans doute marqué des gens comme Gaspar Noé ou Fabrice Du Welz mais pour peu qu'on se laisse embarquer par sa beauté macabre, le voyage en vaut la peine.