1er visionnage
Le film le plus abouti de la filmographie de l'auteur.
La dynamique silencieuse permet des instants tus d'une très grande puissante. L'histoire est très bien amenée, la relation entre les deux protagonistes très naturaliste et très pure. Il y a là toute la beauté d'un amour homosexuel. D'abord le coup de foutre inavoué, qui se lit dans les gestes de physique et les regards faussement discrets et appuyés. Puis, la mise en contact très intense dans un semblant de froid. Accompagné ensuite de la distance et du refus, plus au moins violent, de cet amour. Enfin l'acceptation de la beauté et du bonheur. Malheureusement, cette fois-ci, le réalisateur a décidé que le bon devait cesser. Ce qui est plutôt commun dans les amours homosexuels, même une fin juste est toujours plus agréable. Malgré cette fin qui aurait pu être parfaite (si elle s'arrêtait à : hier, je lui ai dit que c'était fini), le film et le scénario est très bien traité. Tout y est, c'est vraiment beau.
2d visionnage
2 ans après l'avoir vu la première fois, sans grande raison, j'ai décidé de le revoir. Cette fois-ci, ce qui m'a le plus touché, ce sont les regards ; ceux de Gab qui sont très vite tombés en amour et ceux de Juan qui finissent par ne plus pouvoir lutter. La parole aussi m’a énormément troublée, Gab qui en a si peu, le rend finalement plus clair dans la compréhension de ses sentiments. Juan, tu essaies désespérément de combler le vide qui pourrait l'exposer. Enfin, il y a ces mots, ces choses que nous nous disons dans des amours homosexuels, il y a ses peurs, ses doutes que l'on ne trouve pas ailleurs. Cette fois-ci, bizarrement, la colorimétrie m'a interloquée, je n'aime pas trop et, en même temps, elle apporte quelque chose de vraiment naturaliste. Il n'y a pas de poésie, il n'y a pas de détour, il n'y a pas de secret (sur cet amour), il n'y a que la naissance d'un sentiment qui méritait davantage. La cruauté de la clôture aussi, je l'accepte plus, je la comprends, mais je la refuse toujours. Cette fin reste celle de la facilité ; toujours des personnes à se mettre en travers de la route ; ce n'est jamais ma faute, c'est celle des autres ; blablabla. Je pense qu'il est possible de prendre ses responsabilités, je pense que nous avons le droit d'être fiers de son combat pour aimer, je pense qu'il vaut mieux combattre que laisser aller ; je crois surtout que c'est plus beau.