Paris sous les marrons

Bon, je ne vais pas mentir, je n'aurai probablement pas mis la même note à cette bonne vieille Amélie si Sens Critique avait existé il y a 9 ans. Si à l'époque j'avais attendu deux mois avant de le voir, c'était à cause de la hype insupportable, aussi bien côté médias que monsieur tout le monde, ce monsieur d'ailleurs qui avait un comportement bien schizophrénique, à soit me dire que c'était le meilleur film français, voir du monde, soit me dire que c'était une bouse intersidérale. Bref, je peux enfin le voir tranquillement au cinéma, et je passe un très agréable moment. Pas au point d'avoir envie de m'immoler à la gloire du film de Jeunet, mais tout de même très content. Mais le poids des années aidant, je dois reconnaitre que le film est finalement assez moyen, et que si on passe un agréable instant, il est loin de révolutionner le monde du cinéma comme a pu le faire plus récemment "Bienvenue chez les Ch'tis" (qui lui est un vibrant hommage à la misère sociale et intellectuelle de certaines régions de la France).

Amélie Poulain, c'est l'histoire d'une nunuche un peu pommée, vivant dans un Paris post-apocalyptique aux teins marrons. On voit donc la vie de tous les jours d'Amélie, et les défis quotidiens : allez faire les courses, se promener, rencontrer des gens bizzares, et surtout tomber amoureuse. Car ouais, le film n'est finalement qu'une gentille histoire d'amour avec les mêmes étapes classiques : le coup de foudre/premier regard, les niaiseries de lycéen, le doute, et finalement le "je me marrie et j'ai plein d'enfants". On rajoute à ça une galerie de personnages plus ou moins loufoques comme Jeunet les adore, mais moins réussi que dans ces précédents films, et une vision de Paris "Carte postale", et on obtient un énorme succès mondial.

Amélie Poulain n'est donc pas un mauvais film, la note le montre par ailleurs, et a des qualités certaines. Néanmoins, ce n'est pas le chef d'œuvre du cinéma français récent, loin de là. Juste un agréable moment à passer, pour peu que les histoires d'amour un peu gnangnan peuvent tenter.