J'ai souvent lu que les gens comparaient Mamoru Hosoda à Hayao Miyazaki.
Ce n'est pas bon, personne ne compare Moïse à Dieu (C'est pas bon d'inclure la religion...), je ne vois pas pourquoi on devrait en faire autant dans l'animation japonaise. Mamoru, a fait des films bon et un très bon (Les enfants loups > aux autres), mais ils ne sont pas scénaristiquement hyper poussés, ils abordent plusieurs thèmes, mais jamais autant qu'un seul des films du maître Miyazaki : La traversée du temps aborde l'égoïsme, l'amour, l'amitié, l'adolescence (et donc maturité); Summer wars donne réflexion sur euh... je m'en souviens plus trop, il ne m'a pas marqué, mais au hasard je dirais l'amour, la dépendance, la technologie, la peur, pour ce qui est de Les enfants loups : l'acceptation de soi et des autres, le rejet - l'intégration, l'amour, le pardon, la nature, l'amitié, et enfin Le garçon et la bête : le rejet - l'intégration, l'acceptation de soi et des autres, l'amour, la solitude, la peur, l'amitié, l'entrainement (l'évolution / maturité), le travail, les divinités, la société, l’orgueil. Alors que Mamoru aborde tous ces thèmes plus ou moins maladroitement, Maître Miyazaki lui les abordes, donne la réflexion, nous sublimes avec ses films, pour n'en cité qu'un : Princess Mononoké : Ce seul film aborde tous ces thèmes dans une plus ou moins grande mesure : l'amour, l'égoïsme, l'avidité, l'amitié, la maturité, l'évolution, le changement, la technologie, la divinité, la peur, la solitude, la nature, la société, le travail, l'orgueil, la dépendance, l'acceptation de soi et des autres, le rejet et l'intégration, le pardon...
Alors non, ce n'est pas parce qu'il y a un ou deux thèmes / approche similaire que l'on peut les comparés l'un à l'autre.


Voilà qui est dit, nous pouvons commencer.


Donc ce que je reproche concrètement à ce film, c'est que le lien qui rapproche Kyuta et Kum sont très peu définis, l'entrainement qu'ils ont fait ensemble n'est quasiment pas montré, juste quelques séquences rapide mais on ne voit pas grand-chose de plus, ce qu'on nous montre à moult reprise c'est bien le fait qu'ils ont du mal à s'entendre, qu'ils se crient dessus et ne s'écoutent pas, alors qu'ils sont tous les deux hyper important l'un pour l'autre, j'en tiens pour preuve que Ren en ville pense à Kum, et que Kum insiste plusieurs fois pour ne pas que Kyuta s'en aille, Kyuta est tellement important pour lui que dans l'arène il manque le KO de peu (en fait il a dépassé le temps de KO de plus de 15 secondes, mais c'est le héros on passera sur ce détails...) et très très peu de moment de complicité si ce n'est quasiment pas. On insiste tout autant sur la relation qu'il a avec Kaede et pourtant cette relation est très peu utile, elle ne sert qu'une seule fois dans l'arène, pour ce qui est du contrôle de soi et de la libération complète de son vide il faut compter sur Kum. D'ailleurs l'incarnation de Kum en tant que sabre "qu'il portera avec son corps" est une image pour dire que peu importe ce qu'il se passe, Kyuta portera Kumatetsu dans son coeur plus que quiconque puisque c'est lui qui l'a adopté et élevé pendant si longtemps.
Pour éviter de sombrer dans les ténèbres Kyuta / Ren avait besoin d'un catalyseur et on essais de nous faire croire que le catalyseur sera Kaede alors qu'on sait pertinemment que ce sera Kumatetsu.
On nous montre aussi que Ren à un problème d'identification et qu'il ne sait pas qui choisir entre son père biologique et son mentor et père adoptif, mais le spectateur ne croira pas une seule seconde qu'il retourne vivre chez son père et laisser tomber son mentor aussi facilement. C'est complètement irréaliste.
Le problème des œuvres venant du Japon c'est que nombres d'entre elles sont régies par le politiquement correct (Puella magi Madoka magika, Ore no Imouto, Death Note...) et que dans ce cas-là ce n'est pas imaginable que ce gamin ne retourne pas dans le monde humain pour travailler.


Je prends le film comme une image, où le monde animal (Jutengai) représente l'enfance et/ou l'adolescence vers le passage adulte, un enfant de 9 ans seul, qui doit se battre et se dompter lui-même pour devenir fort et accepter la séparation de ses parents et la mort de sa mère, il doit se battre contre la vie. L'entrainement montré ici n'est que là pour montrer le chemin à parcourir pour devenir adulte (5 à 10 ans) et qu'une fois qu'il a 18 ans (dans le cas de Ren), il s'estime assez fort pour affronter la vie et c'est pourquoi il retourne dans le monde humain. Il faut qu'il étudie et qu'il travail, ça a été dit 3 fois dans le film. Et même si Kaede n'a aucune utilité dans le film, elle en a dans l'image, elle est la femme qui l'a guidé dans le fait de grandir, qui l'a supporté dans ses études, et donc celle qui confirme qu'il devient adulte.
La seule hypothèse que j'ai par rapport à Ichirohiko (le fils de Iosen, le concurrent de Kum dans l'arène), c'est qu'il est utilisé pour nous dire qu'on est pas tout seul à avoir des démons dans son fort intérieur, et que certaines personnes ont besoin d'aides pour en venir à bout. Mais je suis pas convaincu.


Après le film n'est pas mauvais, mais il y a plusieurs incohérence ou parties qui ne sont pas dans le ton du film ou alors mal traité.
- L'évolution des deux protagonistes principaux, ensemble, n'est que très peu faite alors que c'était la partie la plus intéressante.
- Kaede ne sert à quasiment rien si ce n'est à essayer de faire croire au spectateur qu'elle est le catalyseur de Ren/Kyuta, alors que c'était vu dès le début qu'elle servirait à pas grand-chose.
- La relation de Ren avec son père biologique est fausse, pas une seule fois j'ai cru qu'il allait retourner vivre avec lui, comme si il était si facile de récupérer 9 ans perdus.
- Ichirohiko, le fils de Iosen, c'était prévisible dès la première fois qu'on l'a vu qu'il était humain bien qu'on sache qu'il soit télépathe (Personnellement ça ne m'as pas du tout mis le doute), alors la "révélation" dans l'arène... C'était pathétique.
- Le combat final entre Ren et Ichirohiko qui est complètement injustifié, sur tous les points de vues : ce combat n’avait pas lieux d'être ici, la méthode de combat d'Ichi en mode "à la cool" avec la baleine, le one shot du sabre magique...
- Le vide qu'a Ichi dans son coeur est parce qu'il n'est pas une bête, mais un humain, je vois pas comment ce vide peut disparaître avec un coup de sabre, c'est un vide sur le fait d'être ou ne pas être humain, pas celui d'être ou ne pas être fort / puissant...
- L'empereur dit à la fin que Kum a pris sa place dans la réincarnation et qu'il ne pourra plus se réincarner. On dit aussi que la réincarnation n'est possible que pour les empereurs, ça veut donc dire qu'il n'y a plus d'empereur à Jutengai ?


Le film à de bons et de mauvais points, mais énormément d'incohérence. Dans tous les cas, si Mamoru ne s'améliore pas drastiquement il ne ressemblera jamais à Hayao, alors par pitié, arrêtez cette comparaison.

ktex
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le 8 févr. 2017

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