Le Milieu est bleu
Fiche technique
Synopsis : « Qu’est-ce qu’une communauté ? Le peuple en soi n’existe pas. Je crois qu’on est tous assez seuls aujourd’hui. Autour de quoi les groupes existent-ils ? Existe-t-il d’autres possibilités de vie ? » Avec ce film tourné en pellicule couleur, Ulla von Brandenburg fait basculer le visiteur dans un nouveau décor. Le voici maintenant au Théâtre du Peuple de Bussang, un théâtre érigé à flanc de montagne dans les Vosges à la fin du XIXe siècle pour offrir à l’ensemble du peuple des fêtes théâtrales. C’est dans ce lieu chargé d’un idéal humaniste qu’Ulla von Brandenburg fait évoluer ses performeurs sur un texte chanté inspiré par la pièce Le Poisson des grands fonds (Der Tiefseefisch, 1930) de Marieluise Fleisser (1901-1974). Ils interprètent une « micro-société, comme s’il s’agissait de la dernière de son espèce », une communauté vivant coupée de l’extérieur, avec sa propre économie, ses règles et ses valeurs. Leur quotidien est soudainement interrompu lorsqu’un de ses membres brise le rituel et ouvre les portes du décor. Il révèle au spectateur la particularité du théâtre de Bussang - son fond de scène est ouvert sur la forêt - et à sa communauté la possibilité d’une ouverture vers l’extérieur. C’est à la fois une variation sur la perte, l’abandon ou la fuite tout autant qu’une réflexion, sous la forme d’un conte, sur la transgression des règles et la responsabilité individuelle au sein du collectif. À la fin du film, les membres de la communauté disparaissent pour réapparaître au Palais de Tokyo ; les objets qu’ils emportent avec eux deviennent les oeuvres de l'exposition. Ulla von Brandenburg dévoile ainsi l’illusion théâtrale et fait, à l’image de la présence d’un ours dans le film, resurgir dans notre organisation sociale ce que nous nous étions forcés à exclure : la nature et l’inconnu.https://www.youtube.com/watch?v=3TABql6NEhA

