Sofia Coppola a joué dans les 3 Parrain?Tourné chez Trump?Pacino,figure Christique?Coppola en Loach?


(En intro, Coppola en personne, très amaigri devant une bibliothèque, remercie) "...la gentillesse de Paramount Pictures de lui avoir laissé revisiter le film avec un nouveau montage et redonner le titre original. Beaucoup de scènes ont été repositionnées, une fin et un début différents, qui donnent tout son sens au titre. 'Coda' est un genre d'épilogue et résumé, et c'est ce que nous voulions pour le film".



Je ne pensais pas payer un jour pour voir un des Parrain car ils passent souvent et je croyais les connaître. J'ai très bien fait, grâce à la tentation offerte par la VoD d'Orange le proposant réduit à 2.99 euros.


J'avais déjà aimé sa 1e version donc j'étais convaincu d'avance: sans doute mon préféré des 3 de toute manière.
Je ne l'avais pas revu de très très longtemps donc j'ai finalement été re-re-pris au point d'en oublier de penser aux différences et prendre mes fichues notes et vaines remarques.



Premières mini remarques en désordre à la sortie de ma "projection":



___La scène de la confession m'a ému à nouveau. J'avais oublié combien est bon ce Raf Vallone.
Que j'avais bien sûr confondu avec le chauffeur de Jennifer et Jonathan Hart il y a 20 ans...

(je regardais trop les enregistrements hérités de ma famille: ce Lionel Stander dans 'l'Amour du risque' est très sympas aussi).


___La scène de rupture aussi m'a ému cette fois. J'étais peut-être trop con ou puceau dans le temps pour la comprendre. J'ai bien cru cette fois au couple cousin, cousine, Mary et Vincent (Andy Garcia).
Sofia Coppola est d'ailleurs dans cette scène là, très crédible et belle.
Ses boucles d'oreilles si longues qu'elles en pleurent aussi sur ses épaules.


___Le ""message"" du tout peut paraître toujours aussi lourdingue et rebattu comme ça arrive dans mes films de mafieux dont je me suis fatigué. Il est assez culotté quand il dit sans rire:



"Qu'il soit prudent. C'est dangereux d'être honnête."
(il dit cela au sujet du nouveau Pape sympas qui "fait le ménage", mais il le dit en fait pour lui-même aussi...)
Mais cette fois le message global me plait beaucoup.
Cette fois, je me suis hélas aussi bêtement demandé s'il ne participait de l'endémique 'culture de l'excuse' dont ce mafieux semble faire peut-être preuve aussi, mais dans son cas, l'expérience et l'actualité lui donnent hélas tellement raison:
'L'ascension sociale? ..mais plus tu montes, plus tu rencontres des pourris'
(ce n'est pas mot à mot; trop pris cette fois par le visionnage, je n'ai pas encore écrit le dialogue exact). Cette petite scène est d'ailleurs très belle sur le balcon: le frère, assis fatigué, avec sa soeur filmés presque en contre-jour de l'interieur. Il lui avoue s'être confesser à un étranger (même si c'est à un évêque, c'est sans doute encore une preuve pour elle qu'il fatigue/faiblit).



___Je ne sais plus si c'était déjà dans le générique de la version précédente mais j'ai aimé cette fois à la fin le mérité:



"Dédié à Charlie Bludhorn qui l'a inspiré"...
(quoiqu'il pourrait être compris que lui-même était un mafieux?)
Or c'est un producteur de Paramount.
Son "employé", le passionné producteur Robert Evans, lui rendait déjà un bel hommage dans sa distrayante autobiographie 'The kid stays in the picture' traduite en Français par 'L'enfant gâté d'Hollywood'
Qui a été adaptée en documentaire par une douée Nanette Burstein car ses images restent.
Ses mémoires sont surtout à écouter lues par Robert Evans lui-même et "sa voix de gravier": il raconte entre autres comment les Parrain ont été produits (pareil pour Chinatown, Love Story ...et une rencontre avec Nabokov pour lire en exclusivité avant tout le monde son dernier livre est hilarante.)




La Madone, La pleureuse se couvrant d'un foulard noire et le Christ? Mary, Connie et Michael?



____Cette fois, il y a enfin un possible parallèle qui m'a enfin sauté aux yeux! doh! Je suis sans doute le dernier à le voir. Celui entre la scène à l'Opera et la scène finale?
Lors de l'Opera à la fin, sur scène il y a encore une Madone portée,
puis un Christ en croix,
puis une femme qui se couvre la tête d'un foulard noire.
Et on semble retrouver toute cette disposition sur les marches à la fin?
Est-ce à dire que sa fille est La Madone, sa soeur (celle qui met aussi le foulard noire sur sa tête comme dans l'opéra...) donc ça ferait de Pacino le Christ? (Ou une figure christique?)
Il finit mi- allongé comme celui sur scène soutenu aussi par ses hommes aussi, comme le Jésus Christ sur scène? (déjà quand il arrivait à Rome à l'arrière de la voiture passant devant la Vatican,Coppola lui donne l'impression d'avoir un col romain d'élève prêtre)



Autres Mini remarques en désordre ajoutées 12&13/12/2020: comme j'ai payé pour l'avoir 48 heures, je l'ai re-revu:



____La scène des journaux:
Une touche Ken Loach chez Coppola? Il choisit d'associer sur des Unes de journaux deux infos: 1) sur "l'expansion et la Reprise d'Immobiliare" et surtout "l'envolée de la valeur de ses actions"
et 2) des infos misérabilistes et graphes descendants sur "les aides sociales et retraites des soldats vétérans".
Donc Coppola met la bonne nouvelle pour des actionnaires d'une "blanchisseuse d'argent sale" pendant que de vrais soldats s'appauvrissent?
Plus tard Pacino/Michael présente les mafieux comme des révolutionnaires indignés: il justifie à sa soeur les premiers mafieux comme étant des gens qui se révoltaient "Pour ne pas devenir esclaves des riches...pezzonovante" (je découvre que l'expression complète serait "Pezzo da novanta"?)


_____La scène du petit déjeuner.
Le film parle aussi de l'évasion fiscale (aussi assassine que les serpents mafieux)? Avec le sujet des Fondations et paradis fiscaux:
Depuis mes visionnages précédents du film, Elise Lucet et d'autres m'ont aidé à enfin faire attention à la toute petite simple scène du petit-déjeuner entre Corleone et son avocat.
En dépit de ses gentils pancakes, le jus d'orange servi et l'oeuf dans son coquetier, elle n'est pas du tout aussi anodine qu'elle m'avait totalement parue dans le passé.
Elle est même clé.
L'avocat lui fait signer les papiers pour la création de la Fondation: c'est un outil d'évasion fiscale dont les conséquences sur les Etats sont mortelles pour les citoyens.
Francis Ford Coppola et Mario Puzo me parlaient donc déjà en 1990 sans que je les entende d'infos que j'ai ensuite entendues confirmées dans les émissions d'Envoyés Spécial et Complément d'enquête :



les "Prête-­‐noms, fiducies, trusts, sociétés écran, et FONDATIONS sont des montages pour mettre en œuvre une évasion fiscale internationale" (Guillaume ALLEGRE Magistère Droit, Fiscalité, Comptabilité)
Récemment, la banque UBS, comme l'avocat de Corleone dans cette scène, encourageait encore récemment "Ses plus riches clients à dissimuler leurs avoirs derrière des sociétés-écrans aux Bahamas ou au Liechtenstein et Fondations" (comme d'ailleurs Gene Hackman dans La Firme).
Classieux George Hamilton, prend peu de place à la caméra alors que son rôle est essentiel; il est juste de profil, nonchalant, mais délivre un monologue clé et pédagogue: Une Fondation, c'est "impôts minimes, pas de contrôle de l'Etat (il ajoute) ...c'est comme toute grande entreprise. (et on garde) l'accès à de gros capitaux avec peu de besoin de personnel"
Al Pacino souligne le changement d'échelle par rapport aux pratiques de son père "qui détestait les Fondations. Il aimait agir par lui-même, d'Homme à Homme".
De nos jours, nos méga riches Corleone créent des Fondations Philanthropiques et généreuses qui sont en fait des machines à évasion fiscale car les généreux donateurs de tous ces milliards sur lesquels ils ne payeront plus d'impôt, sont par exemple souvent donnés en échange des cartes de crédit pour leurs frais et faux frais.
Donc ils continuent à avoir accès comme dit Georges Hamilton "de gros capitaux sans besoin de personnel" et sans les inconvénients des impôts.
Et ces "milliers de milliards qui manquent aux Etats" selon même Fabrice Lhomme et Gérard Davet tuent des citoyens comme des mafieux...mais indirectement.
Donc cette courte scène banale de signature et création d'une Fondation à un tout petit déjeuner n'est pas anodine mais meurtrière.



_____La scène dans l'appartement de Vincent.
Je n'ai pas trouvé quel est le livre sur la table de nuit de Vincent (Andy Garcia) sous l'appareil photo. Edition Penguin?
Mais en le cherchant, je découvre que "Sofia Coppola était déjà dans tous les précédents épisodes du Parrain: dans le 2, elle serait sur un bateau lors de scène à la Statue de la Liberté et plus psychanalytique par accident, elle jouerait Al Pacino, son père Michael Corleone... ,
mais bébé dans le 1 épisode:"



"Sofia Carmina Coppola was born May 12, 1971, on the 34th day of shooting the Godfather. Francis taped the delivery of his daughter, who, when three weeks old, played the part of Baby Michael" .



___Pacino/Michael sous-estime Joey Zasa comme Pacino/Carlito sous-estimera Benni du Bronx dans 'L'Impasse' en 1993 avec des mots équivalents.


___Revoir Andy Garcia me fait regretter le projet avorté de l'épisode IV sur le règne de Vincent sur les Corleone sans doute violent: il jette déjà des ennemis d'hélicoptère (comme la junte en Amérique du Sud), on entend Michael dire qu'il lui avait offert un poste légal qu'il a refusé et a préféré travailler comme maquereau et l’extorsion de fonds de commerçant et travailleurs...
Lors de l'attaque par hélicoptère, il semble se protéger avec le corps d'un invité qui me semble vivant.


___Racisme? Attention, les Corleone ne feraient pas dans la drogue? ...d'après les dialogues lors de la réunion à Atlantic City et de sa soeur à la 1e réunion Vincent/Joey, la drogue est apparue "qu'à partir du moment où Zaza a embauché des noirs" (Connie)
"...(homme de l'année) parce qu'il engage des Noirs, ce qui montre son grand coeur" (Michael).


_La réunion mitraillée à Atlantic City a d'ailleurs été filmée dans "Le Chateau de Trump" ("TRUMP Castle casino resort")...



Coppola utilise d'autres formes d'art et leur rend hommage: la photo, la chanson populaire, les marionnettes, l'Opéra et même la sculpture...mais elles ont toujours un lien avec la scène et l'enrichisse ou lui réponde ##



**La photo en gros plan a un lien avec la scène:*
On voit une photo au début dans laquelle se reflète le visage de Kay/Diane Keaton de nos jours se regardant souriante au côté de Michael/Pacino et leur fils, tous les 3 vont se retrouver dans cette scène et bureau. En un plan silencieux et un reflet, Coppola résume leur passé et le présente à de nouveaux spectateurs venus à cette histoire.(D'ailleurs le film peut se voir tout seul et très indépendamment des 2 autres pour tous nouveaux découvreurs car les histoires des premiers sont résumées).
Il y aussi des photos de James Caan dans la chambre d'Andy Garcia et dans sa salle à manger: il partage l'écran avec James Caan quand il exécute les hommes de mains de Zaza.
**Le décor et les oeuvres d'art en sculpture:*
Quand Vincent renonce à l'amour, il partage l'écran avec le Christ
**La chanson en gros plan chantée par son fils à la guitare sur le fameux air, résume le Parrain I et présente Michael l'amoureux et lui fait réaliser aussi que sa fille et Vincent s'aiment vraiment comme lui aimaient en Sicile: Coppola utilise la chanson pour faire d'une pierre, trois coups *



"La lune brûle dans le ciel, et moi je brûle d'amour, un feu qui se consume comme mon coeur"
Je trouvais l'acteur chantant émouvant et volant la scène à mon Pacino, je le découvre star de comédies musicales et chants, Franc D'Ambrosio: il aurait longtemps détenu le record de représentation de l'amoureux dans Le Fantôme de L'Opéra et Sweeney Todd?



Le théâtre de marionnettes en gros plan a un lien avec la scène:*
La marionnette dit "aimer son cousin" lorsque Michael et Kay discutent de l'amour de leur fille pour son cousin. Son père Michael, comme la marionnette du père, désapprouve "c'est mal et dangereux".
Le générique précise que ce théâtre ambulant existe: "Opera dei pupi di Mimmo Cuticchio"
Kay et Michael disent tout cela devant leurs sortes de doubles mais en jeunes, quelques années plus tôt: ils assistent à un mariage.
**L'Opera en un acte à la fin en gros plan a des liens avec la scène suivante et le film:*
Ils écoutent "Cavalleria rusticana", une histoire aussi de vengeance comme la mort d'Elie Wallach et wiki me donnent ces autres points communs:
"imprégné du sombre présage du drame imminent et inévitable"...comme la scène dans les escaliers.
**"Comme le veut la coutume sicilienne avant un duel, les deux hommes dans l'opera s’embrassent sur scène et Turiddu mord l'oreille d'Alfio"...comme Vincent a mordu Joey Zaza.

"(suite à la mort de son enfant) Mamma Lucia et Santuzza s’effondrent en poussant des cris d’horreur et de désespoir. Le rideau tombe précipitamment sur un hurlant vivacissimo orchestral"
...comme les cris d'abord silencieux de Pacino.
(Je découvre au passage que cet opéra apparaîtrait déjà en musique dans 'Raging Bull' de Martin Scorsese en 1980, dans 'Le Bossu' de Philippe De Broca en 1997 et en citation dans 'À l'ombre des jeunes filles en fleurs' de Marcel Proust en ...1919 et dans 'La Nausée' de Jean-Paul Sartre en 1938?)


__Lors de la scène à l'hôpital où Kay regarde Michael malade: il a un couleur gris cendres et on dirait que Diane Keaton partage l'écran avec une énorme urne rouge sur la table basse de sa salle d'attente?


__La VF est pas mal du tout surtout pour Sofia Coppola dont j'ai raté le nom de l'actrice.
Sylvain Joubert mort si jeune en 2000 est Pacino.

Bernard Brieux/Gabay doublant Andy Garcia, est tout aussi brun et pacinesque que lui (Doubleur de bruns car aussi celui d' Antonio Banderas, Robert Downey Jr. et même John Leguizamo/Benni du Bronx?).
Celle qui double Connie la soeur lui ressemble aussi, Nadine Alari.



"Connie, toute ma vie, je n'ai cessé d'essayer de m'élever dans la société, où tout est légal, direct et net. Mais le plus haut je montais, le plus tordue et frauduleuse elle devenait".


Créée

le 11 déc. 2020

Critique lue 3.2K fois

33 j'aime

20 commentaires

PierreAmo

Écrit par

Critique lue 3.2K fois

33
20

D'autres avis sur Le Parrain, Épilogue : La mort de Michael Corleone

Du même critique

Emmanuel Macron, la stratégie du météore
PierreAmo
9

L'art de la comédie; apprenti Messmer; la beauté du diable; l'art du réchauffé; Margin Call-Girl

_Moi, membre de SC, je découvre qu'avant candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a joué au théâtre dans sa jeunesse; un de ces premiers rôles a été dans...

le 29 nov. 2016

67 j'aime

63

Baby Driver
PierreAmo
10

'On connaît la chanson' visuel; 'Le Transporteur' chantant

(modifiée 08/01/2019 où j'apprends dans un bonus OCS que les chansons étaient choisies et leurs droits achetés 4 ans avant le tournage du film; les acteurs jouaient sur la musique avec parfois des...

le 18 août 2017

61 j'aime

54

Rencontres du troisième type
PierreAmo
10

si je tombe dessus en zappant, je suis perdu car je le regarde jusqu'au bout

Essayez de le voir en extérieur! Le cinéma sous les étoiles prend alors tout son sens: quand la bordure de l'écran se confond avec le ciel. Vu il y a des années dans un théâtre romain à ciel ouvert...

le 3 nov. 2014

61 j'aime

12