Le Patient anglais par airell

Après avoir lu le livre, c'est toujours bizarre de voir le film. Le visionnage s'agrémente de grotesques "Hein?! Mais, j'ai manqué des passages ou ils ont carrément trafiqué des moments clés du roman?". Alors on se sent un peu sournois, à faire l'intello qui compare les deux tandis que tout le monde autour veut juste voir un film, en toute tranquillité. Mais la, non, ce n'est pas possible de rester tranquille devant un tel film. Il y a les intrigues amoureuses, énervantes à la fin, surtout quand on est déjà tout tendu à cause des mines et autres explosifs toujours enfouies quelque part, prêtes a réduire nos acteurs en sable du désert... D'accord, oui, c'est surtout ce décalage de l'adaptation qui me rend méchante. J'ai l'impression qu'ils se sont un peu perdus à mettre des images sur cette histoire, bien plus intéressante lorsqu’ elle se limite à des mots: c'est une histoire intime, qu'on aime moins dévoilée à l'écran que dans son fauteuil... Alors, le réalisateur essaie de s'en excuser: les personnages se cognent la tête au décor a tous bouts de champ (mieux vaut deux fois qu'une!), tout comme il s'est lui même cogné à une adaptation certainement douloureuse. Il a le mérite de laisser filtrer un peu de légèreté et d'humour dans son film, pour laisser souffler le spectateur entre deux moments de stress cinématographique intense. Ouf, ils ne meurent pas tous à la fin !