le 11 juin 2025
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Mafia de la mère patrie
Après un Against the Dark de très mauvaise facture, Seagal retrouve Jeff King avec qui il avait travaillé sur le mauvais Killing Point (2008) pour ce qui sera leur dernière collaboration. J’en suis arrivé à un point de mon marathon Steven Seagal où ça commence à être difficile, où je commence à rentrer dans le dur, mais je ne désespère pas de trouver encore des films sympathiques à l’instar des étonnements regardables Urban Justice (2007) et Jeu Fatal (2008). Mais la première collaboration de Saumon plus très Agile avec Jeff King avait donné un bien beau 3/10, autant dire que je ne partais pas très confiant et que je n’espérais absolument rien de ce Driven To Kill, Le Prix du Sang par chez nous, même pas qu’il me divertisse un minimum. Et pourtant, par je ne sais quel miracle, Le Prix du Sang est ce que Seagal a fait de mieux depuis belle lurette. Comme quoi, on peut encore et toujours être surpris par Panda Bouffi.
Déjà, Steven Seagal semble à ce qu’il fait, et rien que ça, ça change la face de ses films, surtout quand on repense à certains de ses derniers étrons dont il semblait n’avoir strictement rien à carrer. Il offre une performance plutôt correcte, même si son accent semi-russe fait plus rire qu’autre chose. Il s’engage réellement dans ce qu’il fait, il a encore une certaine présence imposante à l’écran, et il participe même aux scènes d’action sans doublure. Il court même avec sa démarche à la fin de la belle époque ! Il incarne ici un écrivain à succès qui raconte dans ses livres des histoires semblant sortir de son passé de mafieux, mais il va devoir casser des gueules justement lorsque son passé le rattrape, une histoire avec des mafieux russes donc qui reviennent sur le devant de la scène lorsque la fille de Seagal doit se marier avec le fils (pacifiste) de l’un d’eux. Une histoire simple qui ne se compliqué pas inutilement, dans laquelle Seagal joue donc un ancien mafieux russe. Oui, ça change des ex-agents de la CIA ou du FBI ! Ça rappelle parfois des films des années 80 par son ambiance, ces films de Charles Bronson ou Chuck Norris où ça cassait des dents sans réelle excuse valable. Imaginez, les vengeances de Seagal sont déjà terribles lorsqu’il est flic ou ancien flic. Mais là, en tant qu’ancien mafieux russe, ça ne va pas faire dans la dentelle et, comme il le dit lui-même, ils vont « pleurer des larmes de sang ». Et ça arrive, littéralement ! Alors c’est parsemé d’incohérences absolument dantesques, avec des flics aux abonnés absents avec qu’il pleut des balles et que les cadavres s’entassent, ou un Seagal à aucun moment inquiété par la justice alors qu’il a un kill count à deux chiffres, mais on finit par s’en foutre parce que, hey, on est dans un film de Seagal !
La mise en scène est certes sans éclat, mais elle est néanmoins plutôt carrée, donnant au film un look parfois bien plus friqué qu’il ne l’est réellement (budget, 8M$US). Par contre, lors des scènes d’action, la caméra part dans tous les sens. On comprend bien que le réalisateur Jeff King veut nous mettre au plus près de l’action, mais le résultat est que ça fait quand même un peu mal aux yeux. La caméra portée n’est pas toujours une bonne idée, d’autant plus que pour filmer les arts martiaux, les plans larges sont souvent bien plus efficaces. Apparemment, ce n’est pas logique pour tout le monde. Mais malgré tout, c’est ce qu’il y a de plus divertissant dans le film et le très long final (plusieurs gunfights + du combat mano à mano) est même plutôt satisfaisant et on se dit que lorsque Seagal veut encore s’en donner la peine, il y a encore quelques restes, bien entendu dans le genre « série B d’action basique ». Malgré leur mise en scène foireuse, les scènes d’action sont donc néanmoins correctes, mais surtout elles ont un côté bien bourrin qui fait plaisir à voir avec un Steven Seagal qui utilise à nouveau l’aïkido correctement. C’est étonnamment violent et même sacrément sanglant pour un polar de Seagal, avec même un petit côté sinistre. On s’interrogera sur les choix musicaux un peu particuliers… Pourquoi coller ce la musique folklorique russe pendant les scènes de combats ou de grande violence ? Ok, les protagonistes sont russes pour la plupart, mais le décalage avec les images a de quoi faire sourire.
Il y a encore quelques petites surprises à découvrir dans la filmographie tardive de Steven Seagal car, clairement sans parler de bon film, ce Driven to Kill / Le Prix du Sang est étonnamment regardable dans le genre série B d’action bourrine.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-le-prix-du-sang-de-jeff-king-2009/
Créée
le 13 mars 2025
Critique lue 13 fois
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