le 16 oct. 2023
Le piège de l'enchantement
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Un film qui combine à merveille tout ce que le cinéma peut avoir d'instinctif et - au contraire - de calculé.
La façon de filmer est extrêmement proche du réel, les scènes sont intenses, tournées (et jouées) de sorte à ce que l'on vive parfois les choses à fond avec les personnages, à fleur de leur peau, et qu'aux bons moments on se demande ce qu'ils ressentent. On obtient un rendu quasi-naturaliste durant certaines séquences qui choquent par leur froideur et leur refus du spectaculaire (l'accouchement, le ravissement...). Mais dans le même temps, le long-métrage est rempli de détails et de nuances pour apporter du contraste entre les différents personnages, en témoigne notamment le travail remarquable sur le jeu de Hafsia Herzi lors de l'accouchement pour disséminer les premières graines de son attachement toxique à l'enfant de son amie.
L'enfoncement dans le mensonge est à l'inverse du sensationnalisme : tout est banal, la duperie se met en place machinalement tout en bouffant Lydia de l'intérieur, on sent qu'elle sait que ça ne peut pas durer mais que ses besoins d'attention et d'amour prennent le dessus sur tout. Chaque scène placée hors contexte semble être une banale séquence en famille ou entre une mère et sa fille, signe du succès du film à faire ressentir l'amour d'un côté par une mise scène radicalement naturelle, et la perte de contrôle et le malaise par le montage et l'enchainement des séquences.
En résulte alors une oeuvre qui alterne entre le quasi-documentaire hyper naturel et la fiction soignée, mais qui cherche toujours le réel et l'empathie, y compris pour son personnage qui de plein de points de vue aurait simplement été dépeint comme monstrueux et fou.
J'ai vraiment un faible pour les films qui décident de portraire des personnages ayant des comportements problématiques avec beaucoup d'empathie, pour chercher à comprendre plutôt que juger. La narration du point de vue de Milos enfonce le clou, avec un personnage qui se retrouve heurté à vie par cette histoire alors qu'il n'était - comme il le dit - qu'un homme mentionné au second plan de l'affaire, mais qui cherche tout de même à comprendre ce qui parait incompréhensible.
La cinématographie est très bien également, jouant sur des couleurs chaudes et froides pour appuyer les besoins humains et affectifs des personnages, et avec une utilisation de la ville - pourtant pleine de monde - comme miroir de la solitude d'un être en dérive.
Film tout en subtilité, qui magnifie le drame, volonté ressentie dans le titre : ce n'est pas un kidnapping, non, c'est un ravissement. La finalité est la même, mais pas la manière. Comme le film au final : ravissant.
Créée
le 29 nov. 2025
Critique lue 1 fois
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