C'est un voyage en terre méconnue que nous propose Le retour du projectionniste, dans un village reculé d'Azerbaïdjan, à la rencontre de deux hommes séparés par 50 ans d'écart mais néanmoins unis par leur passion du cinéma. Le plus âgé pleure son fils depuis deux ans et ambitionne de projeter un film dans une salle municipale alors que le second, étudiant, conçoit des films d'animation à domicile. Estampillé documentaire, le film soigne son fil narratif à travers l'insoutenable attente de la livraison d'une lampe nécessaire pour faire fonctionner un projecteur de l'époque soviétique. Le récit, assez souvent facétieux, quand il décrit les obstacles matériels et humains à la réalisation du rêve du vieil homme et de son jeune assistant, est une histoire d'amitié et de solidarité dans une communauté isolée, en un endroit où il faut grimper sur une colline pour espérer capter du réseau. La magie de l'écran blanc de cinéma et la réunion de toute une population, autour de la célébration du 7ème art, sont les moteurs inaltérables d'un film qui dit la passion des images avec une attachante pureté.