LE RETOUR DU PROJECTIONNISTE est un documentaire, certes, mais il n'a rien à envier à la fiction. Là où l'on juge souvent le documentaire contemplatif, au rythme lent, ici, le sensationnel trouve place dans les instants les plus simples de la vie. Un regard croisé autour d'une même passion entre un ancien projectionniste nostalgique et un innovant jeune homme animé de cinéma.
Un pudique portrait de la transmission du savoir intergénérationnelle, qui prouve qu’avec peu de moyens, de la bonne volonté et beaucoup de débrouille, rien n’est impossible.
Dénué de toute forme de fantastique, et dans une certaine rudimentarité, le film émerveille par sa limpidité.
Construit en plans-tableaux, audacieusement naturaliste, il séduit par un récit mélodieux, sans paresse, ponctué du sens comique d’une société communale égarée entre passé et présent.
La facilité voudrait qu’on compare Cinema Paradiso et Le Retour du Projectionniste comme deux entités sœurs, il n’en est rien. Aussi beau soit le film de Tornatore, ce serait ne pas rendre justice à l’authenticité et à l’émotion que suscite ce documentaire.