Il y a des films qu'on a envie d'aimer parce qu'on apprécie le réalisateur, (et) l'acteur principal ou tout simplement parce qu'on est fan d'héroic-fantasy et que la bande-annonce était prometteuse. Mais dans son fort intérieur, on sent monter la petite voix, celle de la raison, qui nous dit que la déception sera quand même au rendez-vous.
Et il ne faut que 15 petites minutes, allez peut-être 20 pour se ranger, malheureusement du côté de la petite voix. Tout va très vite, dans le film, et dès le début on a déjà ce sentiment de déjà-vu. On a l'impression d'être devant un melting pot de tout ce qui se fait depuis 2 décennies. Il faut dire que le style, très reconnaissable de Ritchie, n'aide pas non plus. Il ré-utilise les mêmes codes et effets visuels que l'on a pu voir dans Rocknrolla ou Sherlock Holmes. Et si sa patte se marierait plutôt bien avec l'époque victorienne, çà fonctionne moins voir pas du tout en terre de Camelot.
.
On est donc déjà déçu par la forme du film. Mais s'il n'y avait que cela. On se rend compte très vite que niveau scénario, c'est aussi très convenu. Après je conçois que le mythe Arthurien est connu et laisse de ce fait peu de surprise scénaristique, mais là, c'est simple, on dirait la trame d'un film Marvel. On nous présente le vilain, puis on découvre le gentil, son initiation et le combat final.
A vrai dire, tout semble interchangeable dans ce film, des personnages aux acteurs. Le long-métrage pourrait être centré sur Robin des Bois, Ivanohé ou Beowulf, l'histoire et le résultat final serait identique.
C'est dommage parce que malgré un casting alléchant sur le papier, Hunnam et Law en tête ont du mal à être convaincant dans leur rôle. Il faut dire qu'il ne sont pas aidés avec des personnages on ne peut plus caricaturaux. Un héros rebelle qui découvre son identité et refuse dans un premier temps son destin avant de forcement se raviser. Et c'est pareil pour son principal adversaire, le cruel despote qui ne cherche qu'à assouvir un peu plus son pouvoir..C'est donc très... manichéen. Peu de nuance et de profondeur dans le traitement des personnages ni dans leur introduction pour vraiment s'attacher à eux.
Comme les principaux protagonistes sont mal traités et sont de ce fait inintéressants, et bien on a du mal à ressentir un quelconque intérêt à leur différentes péripéties. Aucune empathie ou sympathie pour la bande à Arthur. Tout comme on a pas vraiment de mépris ou de dégoût pour le grand méchant. C'est simple quand un des potes d'Arthur
(attention Spoil)
se fait trancher la gorge devant ce dernier et son propre fils,
ba aucune émotion, rien, on s'en fout.
Du coup, on suit le reste de film en mode zombie, en espérant une surprise scénaristique qui n'arrivera, bien sur, jamais.
Reste quelques scènes sympathiques, notamment en début de film: l'enfance d'Arthur + un récit pittoresque à base de flash-back que fait Arthur à un membre de la garde royale. Sans oublier les scènes de combat au visuel très 'jeux-vidéo' porté par le charisme mal exploité de Charlie Hunnam