Le Roman d'un tricheur par BOUALEM-13

Un film dicté par la voix et l’esprit de Sacha Guitry, ce maître du verbe qui transforme le cinéma en une sorte de confession élégante et ironique. Plus qu’un simple film, c’est une invitation à écouter une vie entière racontée comme une anecdote, avec cette légèreté toute parisienne qui n’appartient qu’à Guitry.

Ce qui frappe d’abord, c’est la structure : le héros, devenu écrivain, raconte son existence après avoir tout perdu au jeu en devenant honnête. Et l’on comprend vite que la voix off, omniprésente, est le véritable moteur du film. Moteur qui malheureusement, pour ma part, a fini par s'essouffler.

Les images semblent parfois suivre le récit plutôt que l’inverse : Cette inversion des codes du cinéma des années 1930 — qui misait encore sur le visuel hérité du muet — donne au film une modernité surprenante.

Guitry manie l’ironie avec une élégance rare. Son tricheur n’est pas un misérable ; il est charmant, spirituel, presque philosophique. Il observe la vie comme une suite de hasards, où tricher est moins une question de morale qu’un moyen de survie.

Certes, le film vu aujourd'hui est plutôt bavard, presque théâtral. Mais en même temps c’est justement ce qui fait sa singularité.

Le roman d'un tricheur est une œuvre qui ne ressemble à rien d’autre où le spectateur est plus emmené à écouter plutôt que voir.