L'imaginaire comme refuge

"Le Secret de Térabithia" de Gábor Csupó, réalisé en 2007, raconte la vie d'un adolescent, Jess, incarné par Josh Hutcherson, qui est bouleversée lorsqu'il se lie d'amitié avec une camarade de classe, Leslie (Anna Sophia Robb), avec laquelle il invente un monde imaginaire, Terabithia, peuplé de créatures magiques et dans lequel, oubliant les difficultés de la vie de tous les jours, ils règnent en maîtres.

Ce film, co-produit par Disney et Walden Media, fut marketé auprès des plus jeunes comme une aventure fantasy pour enfants et surfait sur le succès de Narnia. Mais Térabithia n'est pas un monde magique, seulement une métaphore, un espace de liberté et d'imagination crée par deux enfants pour échapper à un quotidien difficile.

Le film adapte un roman écrit par Katherine Paterson en 1977 dont le fils, âgé de huit ans à l'époque, avait perdu sa meilleure amie de manière accidentelle. Elle avait écrit cette histoire pour l'aider à comprendre et apprivoiser la mort. L'imaginaire devenant ainsi une porte vers la compréhension émotionnelle.

Jess et Leslie sont deux enfants miroirs. Jess, timide et rêveur, trouve dans Leslie une ouverture au monde, en même temps qu'un moteur pour exprimer sa créativité et sa sensibilité.

Leur royaume de Térabithia devient alors l'expression de leur lien, de leur espace intérieur et poétique, un "pays magique" qui leur sert de refuge.

L'oeuvre a toutefois été mal comprise, beaucoup de jeunes spectateurs furent même déroutés, s'attendant à un film d'aventure épique alors qu'en vérité, il s'agit d'une oeuvre plus intimiste, à la fois tragique et sensible.

Mais le film reste d'une grande justesse émotionnelle, sobre et sincère.

Au final, "Le Secret de Térabithia" est un film sur l'amitié et la puissance de l'imaginaire. Un imaginaire qui devient un refuge et un outil de survie émotionnelle.